La tuerie du 24 mars 1961. était au sommaire de l’émission politique hebdomadaire proposée par la rédaction de Martinique La 1ère ce 21 mars 2021. Les échanges ont notamment porté sur le documentaire réalisé en 2008 sur le sujet par des collégiens.
Jean-Marc Party • Martinique La 1ere
Voici 60 ans, une grève des ouvriers agricoles du secteur de la canne prend une tournure tragique au Lamentin. Le vendredi 24 mars 1961, à la sortie de la messe, une fusillade déclenchée par des gendarmes mobiles provoque la mort de trois jeunes.
Récit de la tuerie du 24 mars 1961 au Lamentin
Le retentissement de ce nouvel épisode de répression sociale est considérable. Le maire communiste, Georges Gratiant, est démis de son mandat après avoir prononcé un hommage émouvant aux victimes. Il sera persécuté aussi par certains de ses confrères du barreau.
Six décennies après, l’événement a été commémoré au travers d’une vingtaine de conférences tenues dans plusieurs écoles et dans des quartiers de la ville du 3 au 20 mars 2021. Le support de ces rencontres avec des élèves, essentiellement des classes de CM2 et des adultes, est la projection du documentaire “La tuerie du 24 mars 1961 : une tranche d’histoire du Lamentin”.
Ce film de 26 minutes a été réalisé en 2008 par des collégiens encadrés par l’Office de la culture du Lamentin dans le cadre de ses ateliers en direction des jeunes de la ville. Un groupe s’est constitué qui s’est dénommé “Comme chez soi”.
L’équipe d’une quinzaine de personnes, collégiens et adultes, a été accompagnée par la cheffe de projet, Manuella Nourel-Retour, et par la formatrice en technique audiovisuelle, Nathalie Glaudon, par ailleurs collaboratrice de Martinique La 1ère.
La réalisatrice du film, Laura Lonété, et le cadreur, Anthony Lancry, ont expliqué lors de l’émission leurs rôles respectifs, détaillé leurs motivations et rappelé quelques souvenirs. L’autre participante était l’historienne Valérie-Ann Edmond-Mariette, qui a animé plusieurs conférences-débats à l’issue des projections du film.
“Face à la 1ère” à écouter à 12 heures et 17 heures en radio. En podcast dès le lundi.
Le Lamentin se souvient de la la tuerie du 24 mars 1961
La commune du Lamentin commémore les événements du 24 mars 1961 (58 ans).Trois grévistes étaient tombés sous les balles des gendarmes, lors d’une manifestation dans les rues du bourg.
“Qui veut du pain, aura du plomb !” Cette phrase est de Georges Gratiant, maire du Lamentin, avocat, ténor du barreau, dirigeant du Parti communiste. Il prononce une allocution passée à la postérité, le “Discours sur trois tombes”. Ses propos sont clairs : “Qui veut du pain aura du plomb, au nom de la loi, au nom de la force, au nom de la France, au nom de la force de la loi qui vient de France”.
C’était lors des obsèques d’Annette Marie-Calixte, Alexandre Laurencine et Edouard Valide. Une couturière et deux ouvriers agricoles âgés d’une vingtaine d’années, abattus par les gendarmes mobiles, le 24 mars 1961 lors d’une fusillade alors qu’ils manifestaient pour réclamer une augmentation de salaire, .Une cérémonie commémorative s’est déroulée, ce dimanche matin (24 mars 2019). Des gerbes ont été déposées sur les tombes des 3 victimes au cimetière de la ville.
Ce discours vaudra au maire du Lamentin d’être poursuivi par le ministre des armées, le gaulliste Pierre Messmer. Il sera suspendu un temps par le tribunal avant d’être réintégré dans ses fonctions de maire.