La ville de Casablanca fut, en janvier 1943, le lieu d’une rencontre décisive entre les Alliés, façonnant l’issue de la Seconde Guerre mondiale. La Conférence de Casablanca, où se sont retrouvés Franklin D. Roosevelt et Winston Churchill, a permis de définir des stratégies essentielles contre les puissances de l’Axe, et d’introduire la politique de la “reddition sans conditions”. Dans le contexte de cette époque, des figures telles que le sultan Mohammed V du Maroc et Jean Théophile Eugène Lognoné ont joué des rôles marquants. Le texte qui suit “D’un océan à l’autre : nouvelles vagues pour les générations futures”, est une tribune de Kevin Lognoné, qui revient sur ces moments historiques et les destins qui s’y sont mêlés.
D’un océan à l’autre : nouvelles vagues pour les générations futures
Le 18 juin 1945, le général de Gaulle fait compagnon de la Libération le sultan du Maroc Mohammed V. Il s’était opposé notamment à l’application à l’égard des Juifs marocains de la législation antisémite du gouvernement de Vichy.
Participant aux conférences d’Anfa et de Casablanca, le président Roosevelt lui promettant l’indépendance, le monarque prend conscience de l’ouverture au monde qu’une place dans le camp des vainqueurs pourrait lui offrir.
Le Maroc était alors un protectorat français depuis le traité de Fez de 1912 après la grande épopée de Lyautey qui pacifie et organise le pays et qui est d’ailleurs inhumé à Rabat en 1934.
Le 14 juillet 1945, Jean Théophile Eugène Lognoné (1923-1986), ingénieur de première classe (C.R) dans la Marine, participe au défilé du 14 juillet 1945 organisé à Casablanca. Quelques souvenirs et des photos ont été conservés de cette époque.
Dès 1920, Casablanca est devenu le premier port du Maroc. La communauté juive connaît le même essor. Le Beth Din est institué dès 1918 et le premier journal juif, Or Hamaarav (La Lumière du Maroc) est fondé en 1922, suivi par l’Avenir Illustré et l’Union Marocaine. Sous l’Antiquité, les Phéniciens y avaient antérieurement établi un comptoir, suivis par les Romains et les Berbères qui s’opposeront aux Idrissides et aux Omeyyades.
Conférence de Casablanca de 1943 : enjeux d’une place stratégique
Casablanca occupait d’une place stratégique comme l’ont révélé les archives de la Maison blanche.
La Conférence de Casablanca est une réunion entre le président américain Franklin D. Roosevelt et le Premier ministre britannique Winston Churchill dans la ville de Casablanca, au Maroc, qui s’est tenue du 14 au 24 janvier 1943. Bien que Joseph Staline ait reçu une invitation, il n’a pas pu y assister car l’Armée rouge était engagée à l’époque dans une offensive majeure contre l’armée allemande. Les développements les plus notables de la Conférence ont été la finalisation des plans stratégiques alliés contre les puissances de l’Axe en 1943 et la promulgation de la politique de « reddition sans conditions ».
Les dirigeants mondiaux à la Conférence de Casablanca
La Conférence de Casablanca a eu lieu deux mois seulement après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord française en novembre 1942. Lors de cette réunion, Roosevelt et Churchill se sont concentrés sur la coordination de la stratégie militaire alliée contre les puissances de l’Axe au cours de l’année à venir. Ils ont décidé de concentrer leurs efforts contre l’Allemagne dans l’espoir d’éloigner les forces allemandes du front de l’Est et d’augmenter les livraisons de fournitures à l’Union soviétique. Alors qu’ils commenceraient à concentrer leurs forces en Angleterre en prévision d’un éventuel débarquement dans le nord de la France, ils décidèrent de concentrer d’abord leurs efforts en Méditerranée en lançant une invasion de la Sicile et du continent italien dans le but de mettre l’Italie hors de guerre. Ils acceptèrent également de renforcer leur campagne de bombardement stratégique contre l’Allemagne. Enfin, les dirigeants s’accordèrent sur un effort militaire pour expulser le Japon de Papouasie-Nouvelle-Guinée et pour ouvrir de nouvelles voies d’approvisionnement vers la Chine via la Birmanie occupée par les Japonais.
Le dernier jour de la conférence, le président Roosevelt annonça que lui et Churchill avaient décidé que la seule façon d’assurer la paix après la guerre était d’adopter une politique de reddition sans conditions. Le président déclara cependant clairement que la politique de reddition sans conditions n’impliquait pas la destruction des populations des puissances de l’Axe mais plutôt « la destruction des philosophies de ces pays qui sont fondées sur la conquête et la soumission d’autres peuples ».
La politique de reddition sans conditions était une conséquence des objectifs de guerre des Alliés, notamment de la Charte de l’Atlantique d’août 1941, qui appelait à la fin des guerres d’agression et à la promotion du désarmement et de la sécurité collective. Roosevelt voulait éviter la situation qui avait suivi la Première Guerre mondiale, lorsque de larges pans de la société allemande soutenaient la position, si habilement exploitée par le parti nazi, selon laquelle l’Allemagne n’avait pas été vaincue militairement, mais avait plutôt été « poignardée dans le dos » par les libéraux, les pacifistes, les socialistes, les communistes et les juifs. Roosevelt souhaitait également faire comprendre que ni les États-Unis ni la Grande-Bretagne ne chercheraient à conclure une paix séparée avec les puissances de l’Axe.
D’un océan à l’autre : nouvelles vagues pour les générations futures
Ingénieur de première classe (C.R) dans la Marine puis industriel dans les algues, Jean Théophile Eugène Lognoné (1923-1986) démissionnera de la Marine après son mariage avec Denise Berthelot et se lancera dans l’aventure industrielle de l’algoculture et de l’aquaculture.
Il développera une expertise dans les alginates à des fins d’usage alimentaire. Ce champ de prospective ouvre pour l’avenir des opportunités d’échanges avec le secteur philanthropique des fondations engagées dans la préservation de l’eau.
Kevin LOGNONÉ