L’un des défis auxquels les Martiniquais se trouvent confrontés chaque année au début du mois de septembre est celui de la rentrée scolaire, qui concerne non seulement les élèves des écoles, collèges et lycées, mais aussi les étudiants inscrits à l’Université. Il fut un temps où le mois de septembre était synonyme de mauvais temps, de pluies abondantes, parfois occasionnées par des cyclones dévastateurs.
En ce mois de septembre 2020, il semble que la menace des cyclones soit écartée, bien quʼil ne faille pas se réjouir trop tôt, car la saison n’est pas terminée. Ce qui, par contre, doit nous inciter à la plus grande vigilance, c’est la présence chez nous du covid-19-, qui a déjà fait des victimes mortelles et gagne insidieusement du ter- rain jour après jour. Nous sommes donc tous concernés, collectivement et individuellement. Et nous devons tous faire preuve de responsabilité et nous convaincre que de notre comportement peut dépendre la vie des personnes qui nous entourent où que nous les croisons par hasard.
dont celui du chômage qui menace dʼaugmenter considérablement en raison des effets de la crise économique engendrée partout dans le monde et ici par la crise sanitaire,
D’où la nécessité de porter le masque et de res- pecter ce qu’il est convenu d’appeler la “distanciation sociale”, c’est-à-dire une distance
physique raisonnable, prudente, entre les per- sonnes, notamment dans les lieux fermés. Logiquement, cette “distanciation sociale” doit exiger un réaménagement des espaces où se concentre un nombre important de personnes, tels les marchés, les usines, les lieux de loisir, les établissements scolaires, etc.
Le combat contre le covid-19 risque d’être long, étant donné qu’il suffit d’un cas en un lieu quel- conque pour que d’autres personnes du même lieu soient atteintes. Il ne sera gagné que lorsque les chercheurs auront trouvé un vaccin efficace et que ce ce vaccin sera mis à la dis- position de l’humanité entière.
Il y a donc de l’espoir. Mais nous ne devons à aucun moment baisser la garde, faire comme si la menace était négligeable. Par “nous” il faut entendre la population martiniquaise dans son ensemble, les représentants de l’Etat français,les maires des différentes communes, les élus de la CTM, les chefs d’entreprises, les responsables des établissements scolaires et universitaires, etc.
Justice tient à saluer le dévouement des per- sonnels de santé martiniquais et à remercier les médecins cubains venus leur apporter leur précieuse aide.
La Martinique a d’autres problèmes à résoudre, dont celui du chômage qui menace dʼaugmenter considérablement en raison des effets de la crise économique engendrée partout dans le monde et ici par la crise sanitaire.
Conscient des risques politiques et sociaux quʼil encourt, le pouvoir vient de lancer un plan de relance avec une traduction dans les pays dits dʼoutre-mer. Il promet de rattraper les effets de la crise en 2022. Voire…
Nous analysons dans ce numéro ce plan qui est principalement tourné vers le soutien aux grands capitalistes. Pour les “Outre-mer”, comme on dit maintenant, lʼeffort de lʼEtat paraît réel mais très insuffisant. Surtout il doit tenir compte de nos préoccupations et de nos choix pour la reprise et la refondation nécessaire de notre économie et, au-delà, de notre société. Autrement dit, la Martinique devra se mobiliser tant au plan financier que de lʼaction collective. Nous sommes donc face à un enjeu colossal et totalement inédit historiquement.
Crise de la pandémie et crise économique né- cessitent une prise de conscience générale et une mobilisation permanente de tous. Car per- sonne ne peut agir à notre place.
Nous devons puiser dans nos ressources mo- rales comme nous lʼavons toujours fait dans le passé.
Maurice Belrose (in Justice)