Un coup dur pour l’économie antillaise : 

Face au retrait progressif des assureurs comme Generali, Allianz et Groupama, les investisseurs et chefs d’entreprise risquent de réfléchir à deux fois avant de construire ou d’investir localement. Avec des coûts d’assurance qui s’envoleront et des garanties limitées, les projets deviendront moins rentables, mettant en péril le développement économique. Cette situation est la conséquence directe des mouvements sociaux extrêmes et parfois inconsidérés qui ont récemment secoué la Martinique, entraînant des répercussions graves et durables sur l’attractivité du territoire.

Philippe PIED


Dans un contexte de troubles sociaux persistants en Martinique, plusieurs géants de l’assurance, dont Generali, Allianz et Groupama, prennent des mesures drastiques, menaçant l’équilibre économique des entreprises locales. La suspension de certains contrats d’assurance et le retrait progressif de garanties essentielles marquent une tendance alarmante pour les territoires ultramarins.

Une crise qui touche tout un secteur

Generali, à travers sa filiale GFA Caraïbes, présente depuis plus de 50 ans aux Antilles, a été le premier à annoncer la suspension de la souscription de nouveaux contrats d’assurance pour les entreprises locales. Régis Lemarchand, responsable du marché IARD (incendie, accidents et risques divers), a expliqué cette décision par une instabilité sociale croissante et des difficultés dans l’exercice des recours auprès de l’État. Mais Generali n’est pas seul : Allianz et Groupama emboîtent également le pas en retirant la couverture des risques liés aux émeutes, augmentant ainsi la pression sur les entreprises locales déjà éprouvées.

Des pertes colossales pour les assureurs

Les récents troubles sociaux déclenchés par le Rassemblement pour la protection des peuples et des ressources afro-caribéens (RPPRAC) ont entraîné des répercussions financières majeures. En Martinique, depuis septembre 2024, les assureurs ont enregistré :

  • Plus de 70 demandes d’indemnisation, représentant un coût estimé à 20 millions d’euros ;
  • Des sinistres principalement liés à des incendies ayant détruit des bâtiments et équipements ;
  • Des pertes d’exploitation massives pour les entreprises assurées.

Une menace pour l’économie locale

La décision conjointe de ces trois grands assureurs fait craindre une crise assurantielle inédite dans les Antilles. Les entreprises locales doivent désormais faire face à :

  • Une raréfaction des contrats d’assurance adaptés ;
  • Une potentielle hausse des primes pour les garanties encore disponibles ;
  • Une fragilisation du tissu économique régional, déjà mis à mal par la vie chère et les mouvements sociaux.

Un dialogue nécessaire entre assureurs et pouvoirs publics

Face à cette crise, les assureurs appellent les autorités à intervenir rapidement. Parmi leurs demandes figurent :

  1. Le renforcement du maintien de l’ordre, pour protéger les entreprises et permettre une meilleure gestion des risques ;
  2. Une simplification des recours pour les sinistres, afin de limiter les blocages et les coûts juridiques.

L’annonce de Generali, suivie par Allianz et Groupama, reflète une tendance inquiétante : il ne s’agit pas d’un retrait isolé, mais bien d’une remise en question générale de la couverture des risques dans les territoires d’outre-mer. Cette situation appelle à des solutions durables, sous peine de voir les entreprises locales sombrer dans une crise économique et sociale encore plus profonde.

Partager.

Laissez votre commentaireAnnuler la réponse.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

Exit mobile version