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Que le grand public méconnaisse ces problèmes peut se comprendre, mais au niveau des journalistes et du gouvernement, c’est une faute professionnelle grave. C’est ce qu’explique au Figaro Magazine le Pr Christian Perronne à propos de la gestion de la crise sanitaire en France. Après avoir longtemps présidé la Commission spécialisée Maladies transmissibles du Haut Conseil de la Santé Publique, il publie aujourd’hui un livre accusateur : « Y a-t-il une erreur qu’ils n’ont pas commise ? » (Albin Michel) : « J’ai été sidéré par le nombre d’études bidon défiant tout bon sens (…) Combien de morts auraient pu être évitées ? (…) Six cents médecins ont saisi la justice pour “mensonge d’État” (…) Le Pr Chauvin, membre du Conseil scientifique Covid-19, reconnaît que cet avis contre l’hydroxychloroquine est absurde, mais il dit avoir subi des pressions pour le signer (…) Certains membres du Conseil scientifique ont à l’évidence des relations de confiance avec de très grandes entreprises pharmaceutiques. » Dans ces conditions, hors de toute déontologie, que peut peser un Didier Raoult seul face à cette industrie, à ses milliards et à ses réseaux d’influence ?
À ce scandale, s’ajoute la dénonciation permanente, par des médias et des autorités naïfs ou complices, du supposé « complotisme » de ceux qui s’insurgent. D’ailleurs, pourquoi vouloir nier le fait que les complots peuvent effectivement exister dans la réalité ? On y est tout naturellement conduit lorsqu’il y a des intérêts divergents et peu de morale, ce qui, dans la vraie vie, est une situation très courante… L’idée de complot « des grands de la Terre contre le Seigneur et son Messie » est biblique (cf. Ps 2,2) ; elle est historique (cf. Kennedy) ; elle est aussi rationnelle, chaque fois que des conflits d’intérêts sont identifiés. Il est donc irrationnel d’exclure a priori cette hypothèse et scandaleux de la discréditer d’avance par la police du politiquement correct…
Tout cela est très dangereux pour la démocratie.
Pour éviter que la science ne continue à se prostituer avec la complicité des médias, les pouvoirs publics devraient aider à mettre en place un système contradictoire de recherche de la vérité, à l’image de ce que fait l’Eglise dans les procès de canonisation, avec une procédure de débat public et l’équivalent d’un « avocat du diable ». Ce serait bien utile pour tous ces sujets, mais aussi pour bien d’autres débats sur lesquels on peut légitimement douter des positions officielles imposées…
Olivier Bonnassies