C’est un rapport qui depuis qu’il est sorti fait grand bruit. L’Inspection générale des finances (IGF) y pointe du doigt l’activité de raffinage du carburant de la Sara. Selon le rapport, cette activité ressort comme le principal facteur de surcoût. L’IGF préconise l’arrêt du raffinage par la Sara. L’Association martiniquaise pour la promotion de l’industrie (AMPI) exprime sa profonde inquiétude face à ce scénario.
« La Sara est l’une de nos plus belles industries de travail », commence Charles Larcher président de l’AMPI. Totalement en désaccord avec le rapport de l’IGF. Le rapport conclut son propos sur deux préconisations. Des propositions de court terme portant notamment sur le renforcement de la régulation mais qui ne devraient pas avoir d’incidence significative sur les prix. Le deuxième des scenarios pourrait avoir un impact plus structurel sur les prix mais qui nécessiteraient un arbitrage politique et une phase de négociation préalable ; notamment dans un scénario d’arrêt des activités de raffinage de la Sara.
En effet, l’IGF indique que l’activité de raffinage de la Sara ajouterait 14,3 centimes au litre en moyenne. Dans ces temps où la vie chère est le nerf de la guerre, il ne s’agit pas d’une petite économie pour les consommateurs martiniquais. Cependant le problème ne semble pas aussi limpide pour l’AMPI. « C’est une chance sur le territoire d’avoir cette capacité d’autonomie énergétique qui est sans aucun doute enviée par certains territoires », avance Charles Larcher choqué par les conclusions du rapport.
“Une période anormale”
Selon l’IGF, la Sara, qui bénéficie d’une rentabilité garantie, maintient un outil de raffinage ancien, sous-dimensionné et coûteux pour le consommateur en dépit d’une activité d’importateur désormais prédominante. Acteur pivot de la filière carburants dans les DFA (Départements français d’Amérique), la Sara dispose d’un monopole sur l’importation, le raffinage et le stockage de carburants.
Charles Larcher remet en cause les chiffres utilisés par le rapport. Des chiffres de 2021, durant la période Covid selon le président, « une période anormale ». Pour lui la question est de savoir si la Martinique veut être une terre de production plutôt qu’une terre de consommation. La Sara et sa raffinerie représentent une pyramide de compétences d’emplois locaux.
« La SARA a été créée en 1971 afin d’assurer aux Antilles, territoires insulaires et éloignés de la métropole, une indépendance énergétique à l’égard des raffineries des pays voisins et de compagnies américaines et britanniques. Compte tenu de ces contraintes et de la taille des marchés concernés, il a en outre été considéré que les activités de raffinage, d’importation et de stockage avaient les caractéristiques de monopoles naturels justifiant le principe d’une mutualisation entre opérateurs », indique le rapport de l’IGF.
Laurianne Nomel
Un commentaire
Le jour où la Guyane se libère de la Sara (elle y a tout intérêt) la Guadeloupe fera pareil. Et on restera tout seuls a financer ce machin’