Ce lundi matin, 500 élèves de CM2 ont commencé la semaine avec une dictée. Cet exercice se déroulait dans le cadre de la transat Café l’or dans les écoles du territoire et dans celles du Havre, ville de départ de la régate.
Mains sur la tête, sourcils froncés et mine d’incompréhension. Quelques ratures sur les feuilles. Certains ont même abandonné en cours de route. La dictée des mers a pris place ce lundi matin. 500 élèves de la Martinique de CM2 y ont participé. Simultanément, de l’autre côté de l’Atlantique, des écoliers de l’Eure planchaient sur le même exercice. Connectés en visioconférence par internet le maire de Fort-de-France et la municipalité du Havre se sont prêtés au jeu. Ils ont endossé le rôle du professeur des écoles en dictant le texte. « Hebdomadaire », « lézarder », « exceller », autant de pièges sur la feuille de l’élève. Une dictée redoutable où en plus des points et des virgules, les soupirs des écoliers ponctuent la dictée extraite d’un texte de Raphaël Tardon, auteur préchotin.
Un départ de régate prévu le 26 octobre
Au sixième étage de la mairie de Fort-de-France, les élèves sont répartis sur une dizaine de tables. L’air grave et appliqué, les élèves sont concentrés sur leur feuille Seyès. Le cadre de l’exercice bien que ludique reste solennel.
Le Havre et Fort-de-France ont décidé de renouveler cette démarche pédagogique pour la troisième fois, le même nombre d’arrivée en Martinique de la transat Café l’or, anciennement transat Jacques Vabre. En effet, le 26 octobre, les concurrents s’élanceront du Havre pour rallier Fort-de-France.
Pour Thaïsse, 9 ans, la dictée était « bien mais un peu difficile ». Comme la fillette l’indique, elle a buté sur les mots « connaissances » et le fameux « lézarder ». Un peu plus loin, l’exercice de la dictée n’était qu’une formalité pour Erin, 10 ans qui, en tant que bonne élève explique qu’elle a été attentive lors de la préparation de la dictée en classe.
Mais pas de stress ni pour Erin, ni pour Thaïsse, les copies ne seront pas notées. L’exercice s’est même achevé par une séance de dessin pour illustrer ce texte qui évoque la mer.
Raphaël Tardon, un auteur de la commune du Prêcheur
Tout comme les navigateurs, les élèves créent des ponts entre les deux villes notamment à travers cette animation pédagogique. « Il est nécessaire que la transat soit l’occasion d’échanges culturels entre les deux académies », intervient le maire de Fort-de-France, Didier Laguerre. Il souhaite que la course transcende les cases scolaires.
« Les enfants peuvent ainsi travailler, à travers la transat, l’histoire, la géographie, les mathématiques, le français avec des sujets concrets via ces bateaux qui arriveront en Martinique. »
Comme trame de fond, c’est un texte choisi par l’académie de la Martinique qui a pour la première fois été retenu. « Un texte ne se choisit pas par hasard, il faut qu’il ait des éléments facilitant donc un univers de référence », explique Marie-Lyne Psyché-Salpetrier, conseillère pédagogique académique.
« Ce type de texte permet de convoquer notre histoire d’îlien, et le commerce triangulaire et dans un contexte sous-marin caribéen, l’éducation au développement durable, la biodiversité. »
Il était important pour l’académie de partager des textes de la littérature caribéenne.
Les premiers navigateurs de la transat Café l’or sont attendus pour la première quinzaine du mois de novembre.
Laurianne Nomel