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    Quelles leçons philosophiques tirer de la crise sanitaire ?

    juillet 5, 2020Aucun commentaire
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    Quelles leçons philosophiques tirer de la crise sanitaire ?
    16 avril 2020, 19:16 CEST
    Auteur: Xavier Pavie
    Philosophe, Professeur à l’ESSEC, Directeur académique programme Grande Ecole à Singapour et Directeur du centre iMagination, ESSEC

    Quand le monde fait face à une réalité qui le dépasse, quand la vie des êtres humains est en jeu, les questions d’ordre philosophique refont surface. C’est « l’étonnement qui poussa comme aujourd’hui, les premiers penseurs aux spéculations philosophiques », disait Aristote.

    La période de peur, de panique et d’angoisse que nous traversons oblige à remettre la pensée au centre de notre quotidien. Et le questionnement qui en résulte est l’essence de la philosophie qui, depuis au moins 2500 ans, interroge le monde.

    Nous sommes confrontés à l’expérience inédite de devoir bouleverser totalement, pour un temps indéterminé, des pratiques journalières jusque-là guidées par la perspective du productivisme et de l’efficacité. Du jour au lendemain, nous sommes contraints de réinventer un quotidien où il n’y a plus de moyen de produire, de participer au processus actif de la société.

    Règles de vie

    En confinement, nous pourrions relire des penseurs comme Thoreau, parti au XIXe siècle s’isoler dans les bois, sans aucun lien avec le monde des « actifs » ; ou encore Pétrarque qui rejoint au XIVe siècle l’ermitage du Vaucluse et décrit dans La vie solitaire, son expérience de s’isoler du monde pour méditer, philosopher, écrire de la poésie. Pétrarque oppose ainsi à la société productiviste une vie solaire et contemplative.

    La différence avec la situation présente est que notre confinement, nous ne l’avons pas choisi, et que donc cela nous effraie. Cette crainte résonne d’autant plus fortement qu’elle pose des questions existentielles. Nous entendons en effet que certaines choses sont dites essentielles et d’autres non essentielles.

    Une majorité d’individus s’entendent dire que ce qui nourrit leur quotidien, ce pourquoi ils se lèvent le matin, l’endroit qu’ils fréquentent une grande partie de leur vie n’est finalement pas essentiel. Ce qui devient important est de se demander si l’on va avoir suffisamment à manger et demeurer en bonne santé.

    Se rendre compte de la futilité de notre existence n’est pas sans amertume et c’est pourquoi nous avons pu observer des résistants aux premières heures du confinement, résistance qui a fait place à la panique, au chacun pour soi : stocker des aliments, des produits ménagers, partir se réfugier loin des villes…

    Il est vrai que l’autonomie de nos comportements, dans le sens de la responsabilité envers les autres n’est pas facile à trouver parce qu’encore une fois, ce n’est pas dans nos habitudes. Dans notre vie quotidienne, nous suivons les réflexes d’un comportement acquis. Il faut donc changer les règles de notre vie de tous les jours, restaurer un rythme de vie. Il faut accepter qu’en confinement, notre vie ne peut être aussi plaisante qu’en temps ordinaire, qu’on ne peut pas faire ce que l’on veut mais ce que l’on peut.

    Métro La Chapelle à Paris, 27 mars 2020. Joël Saget/AFP
    Il y a une forme d’obligation à vivre en autonomie. Pour Kant, l’autonomie signifie définir seul ses propres règles de vie et de morale. Cela réclame de mettre à distance ses passions, ses peurs, ses sentiments, faire un calcul rationnel des intérêts collectifs en se disciplinant. Un travail sur soi qui est inédit et plutôt angoissant, puisque l’individu et ses intérêts priment souvent sur le reste.

    Penser collectif, agir individuellement

    Il est à noter que cette situation s’établit à la fois sur le plan individuel et collectif et l’on note en quoi il y a un fort partage social des émotions dans les communautés. Les réseaux sociaux deviennent ainsi le déversoir de nos peurs tout autant que de nos amusements. Dans la panique ambiante on partage et on rediffuse sans cesse, un flux d’informations continu, qui nous écrase et nous empêche de penser, de prendre du recul. Il n’y a plus de distance entre ce qui est en train de se passer et le moi en tant qu’individu.

    Pour les philosophes il ne s’agit pas de paniquer, il s’agit de comprendre et réussir à se comporter en tant qu’individu dans la société. Et dans le cas actuel, il y a ce paradoxe entre le repli sur soi et la solidarité. D’un point de vue quotidien et conceptuel c’est très intéressant.

    On nous dit d’être solidaires mais cela ne fonctionne que si nous avons des comportements individuels, par exemple se laver les mains, se protéger, être confiné. Nous devons faire bloc ensemble comme le répètent les gouvernants, mais cela ne peut passer que par des comportements individuels. La philosophie de Kant peut encore une fois nous donner des pistes sur ce travail paradoxal, que cette crise nous force à effectuer sur nous-mêmes : nous devons nous isoler, nous replier sur nous-mêmes pour, justement, protéger l’autre.

    Angoisse, isolement, ennui : en Chine, les effets secondaires du coronavirus (France 24).
    En quelques jours, nous apprenons que chacun de nous est peut-être une bombe à retardement, puisque nous pouvons être porteurs de la maladie et la transmettre. Il y a un aspect sacrificiel, un don inconditionnel et gratuit de soi, au fait de rester à la maison sans aucun contact, sinon virtuel, avec autrui.

    À lire aussi : Pourquoi a-t-on peur face à l’épidémie ?

    Un « comment vivre » antique

    Le but de la philosophie dans l’antiquité est de répondre au comment vivre. Nous sommes torturés par des passions telles que la quête du pouvoir, la recherche de l’argent, la peur, l’angoisse, la vieillesse, la maladie, la trahison, la mort. Comment vivre malgré tout cela ?

    Trois écoles philosophiques y répondent : les stoïciens, les épicuriens et les cyniques. Ces écoles développent des « exercices spirituels » pour combattre ces maux, une pratique destinée à transformer, en soi-même ou chez les autres, la manière de vivre, de voir les choses.

    Si les stoïciens sont les plus pertinents pour la crise actuelle, c’est parce qu’ils ont développé une philosophie de l’acceptation. La plus grande phrase d’Épictète : « il y a des choses qui dépendent de nous et il y a des choses qui n’en dépendent pas » est très éclairante. Ce qui ne dépend pas de moi est le contexte, ce virus devenu pandémique. Ce qui dépend de moi est la distanciation sociale, les règles d’hygiène, le respect de soi (prendre soin de soi) si l’on veut prendre soin des autres.

    Les stoïciens ont quatre vertus cardinales que l’on peut mettre en perspective avec le contexte.

    La première est la sagesse, c’est savoir accueillir ce qui se passe avec calme et sérénité. Ne pas chercher un coupable et ne pas céder à la panique.

    La deuxième dimension est la justice, c’est savoir interagir avec les autres, éduquer, montrer l’exemple, respecter les consignes.

    Le troisième axe est la modération. Il s’agit de ne pas céder à la panique de l’achat, contrôler ses impulsions, modérer ses plaisirs, ne pas chercher à partir, à acheter ce qui n’est pas nécessaire.

    La quatrième dimension est le courage de prendre des décisions qui ne sont pas plaisantes, décider ce qui est bon pour le bien commun.

    Travail sur soi

    Nous n’avons pas vraiment appris des dernières épidémies (SARS, H1N1…) ni même adapté nos modes de vie en termes d’hygiène, équipement en masques, etc. Cette fois-ci peut être aurons-nous la destruction en vue de la création d’un monde plus responsable et solidaire.

    Dès les premiers temps du confinement, il y a eu des réflexes de solidarité spontanés, des personnes font les courses pour leurs voisins âgés, affaiblis ou en situation de précarité. Que restera-t-il de tout cela à la sortie du confinement ? Tirerons-nous les leçons de ce mode de vie un peu forcé mais qui nous pousse à nous responsabiliser vis-à-vis des autres ?

    Indéniablement, ce que nous devons retenir au-delà de la crise est le travail sur soi. Il s’agit d’un autre apprentissage qui nous vient de Pascal qui disait que « le malheur des hommes est de ne pas savoir rester ou demeurer seul en repos dans sa chambre ». Pourquoi ? Parce qu’on a envie d’être en voyage, en déplacement professionnel, de fréquenter des amis, de se réunir pour dîner, de partir en vacances à droite à gauche.

    Tout cela n’est-il pas finalement que superficialité ? N’est-il pas l’occasion d’apprendre à travailler sur soi et être capable de vivre en compagnie de soi-même ? N’est-ce pas l’occasion de réinstaurer un espace de pensées individuel et collectif qui semble nous manquer depuis quelques semaines

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