Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    Frappes américaines dans les Caraïbes : l’ONU appelle Washington et Caracas à la retenue

    octobre 13, 2025

    Journée internationale de la fille

    octobre 13, 2025

    L’héritage de Rosie Douglas perdure grâce à la durabilité de la Dominique, affirment les intervenants lors d’une conférence commémorative

    octobre 13, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » Marny: Me Léon-Laurent Valère raconte…
    Actualité

    Marny: Me Léon-Laurent Valère raconte…

    août 11, 2011Mise à jourseptembre 2, 2020Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp

    Mike Irasque a interviewé Me Léon-Laurent Valère, dont peu de gens savent que  le célèbre avocat et homme politique martiniquais, a été non seulement le conseil juridique de Pierre-Just Marny dans les années soixante, mais également son ami et confident. Les deux hommes avaient eu une correspondance épistolaire – de plus de trente ans – et  le magistrat lui rendait régulièrement visite à la prison de Ducos. Il nous parle de sa relation à Marny, et d’une « affaire » dont les échos ne cesseront sans doute pas de résonner avant longtemps…

    Léon-Laurent Valère était un ami du père de Pierre-Just Marny. Un père qui, à l’orée des années soixante, demande au jeune avocat d’assister son fils, « dans une procédure qui était probablement l’une des premières, sinon la première procédure de vol de voiture en Martinique », précise Me Valère dans un sourire. Après la célèbre expédition punitive menée par Marny (après ses deux ans de prison pour « vols »), le père du jeune homme sollicite de nouveau Léon-Laurent Valère (ainsi qu’un autre avocat martiniquais, Emmanuel Ursulet, ndr) afin de conseiller son fils, dans cette affaire autrement plus grave que la précédente.

    Quelle fut la nature de ce premier contact, avec celui qu’on allait peu après surnommer la « panthère noire » ? « Avec moi je n’ai le souvenir que d’une grande compréhension, voire même d’une grande affection. C’est très curieux (sourire). Du moment que c’était ses avocats, il n’y avait pas de problème. » Quant aux personnes tuées par Pierre-Just Marny – deux adultes et un enfant, faut-il le rappeler – l’avocat fait mention (à l’instar de l’intéressé) du regret exprimé par l’ancien détenu. Et l’homme de loi d’indiquer dans la foulée : « Je l’ai vu pleurer lorsque j’ai évoqué une couverture du quotidien local, avec la veuve de l’une de ses victimes. Je lui ai dit ‘tu as vu le journal ?’ Il m’a dit ‘oui.’ Pour la première fois en 40-45 ans, ses yeux étaient humides de larmes. C’était il y a deux ou trois ans. »

    Marny, héros des pauvres ? Symbole d’une résistance à la répression coloniale ? Incarnation d’un nèg mawon moderne ? Fondé ou pas, pertinent ou non, ce type de commentaire se fait entendre depuis des décennies. Pour Léon-Laurent Valère, les choses sont claires : « Je l’ai toujours dit, ne faisons pas d’erreur sociale : ce n’est pas un héros, ce n’est pas un modèle. Mais c’est un homme exceptionnel. »

    Exceptionnel ? Un qualificatif qui pourrait donner lieu à bien des interprétations… « Exceptionnel » en quoi donc ? L’avocat martiniquais s’explique : « D’abord une grande détermination – dans la vengeance ou dans l’action peut-être –, ensuite un courage indomptable, une force physique considérable, une ruse de félin.

    Et puis une intelligence, car au fond l’intelligence c’est l’adaptation à la vie. » De l’avis de la robe noire, une autre spécificité était quasi consubstantielle à Pierre-Just Marny : « Le fait qu’il n’y a aucune détention qui l’ait cassé. C’est la première fois que je voyais ça. Je vais voir le type en 2003, il devait avoir 60 ans : je trouve un athlète… Je me dis ‘c’est pas possible’. Je l’avais vu à La Santé (célèbre prison française, ndr) : il pesait un quintal. Et là je trouve un type mince ! Il se met à rigoler et me dit : ‘tu sais je fais 50 pompes tous les jours.’(sourire) » Et Me Valère de poursuivre, sur le rapport de la population à Marny : « Je crois qu’elle avait un sentiment double.

    Dans un premier temps, avant qu’il ne soit arrêté, la peur. Puis il s’évade. Là il y a un ‘phénomène Mandrin’ qui s’ajoute (célèbre brigand français, ndr), un côté ‘bandit au grand cœur’. Les gens disent ‘Mi boug ! Mussieu fò !’ C’est vrai, il y a des gens qui voulaient le soutenir. Et il y en a d’autres qui le faisaient un peu par crainte. Il y a eu sans doute de l’aide à Marny à la fin, mais ça ne m’a pas paru spectaculaire. » Pour Me Valère, le soutien populaire à l’endroit de Marny s’est pleinement exprimé à la « faveur » d’un autre fait passé à la postérité.

    Ecoutons de nouveau l’avocat : « Ce qui a donné une dimension sociale à l’affaire, ce sont, selon moi, les conditions de l’arrestation. Le peuple martiniquais a des réactions très particulières devant l’injustice collective manifestée. Le bonhomme (Marny, ndr) est accoudé à un pylône. Il a certes une main dans sa poche, mais il ne bouge pas. Un membre expérimenté des forces de l’ordre sait qu’on peut arrêter un homme comme ça sans difficulté. Il y en a un qui y va avec un revolver, et trois autres qui le couvrent derrière. Mais on n’y va pas à trois et puis blo ! Cela a choqué la population. Marny était plus un catalyseur d’évènements, qu’un ‘carburant’ d’évènements. Le carburant a été une injustice inadmissible. Et puis ce furent trois jours d’émeute… »

    « Un jour, j’ai reçu un courrier de Marny. J’ai répondu.»

    Léon-Laurent Valère se souvient de son premier échange épistolaire avec le détenu. « C’était au début des années quatre-vingt. Il m’a envoyé un autre courrier ; j’ai encore répondu. Ca a duré comme ça à peu près une dizaine d’années. Un jour il m’a envoyé un cadeau. Il avait confectionné un petit tableau avec des clous reliés par des fils ; c’était un coq de combat. Après cela il m’a dit ‘tu n’entendras plus parler de moi à partir de maintenant.’ Il s’est arrêté de m’écrire pendant à peu près cinq ans : aucune nouvelle, rien. Et puis brusquement, il a recommencé à m’écrire. J’ai fait comme si de rien n’était ; je lui ai répondu. Et ça a duré longtemps, près d’une trentaine d’années. »

    [L’interview complète, particulièrement intéressante, se retrouve dans l’hebdo de cette semaine]

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Featured valère
    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent Le suicide de Marny vu par Raphael Confiant, écrivain martiniquais et par Ernest Pépin, écrivain guadeloupéen
    Article suivant La fête du Lamentin en Martinique sera super cette année…

    ARTICLES SEMBLABLES

    Journée internationale de la fille

    octobre 13, 2025

    Gaza : l’ONU dévoile un plan d’aide d’urgence après l’accord de cessez-le-feu

    octobre 13, 2025

    Réparer le lien social, un enjeu majeur pour la santé mentale

    octobre 11, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    Frappes américaines dans les Caraïbes : l’ONU appelle Washington et Caracas à la retenue

    Caraïbe octobre 13, 2025

    Le Conseil de sécurité s’est réuni en urgence, vendredi, à la demande de Caracas,…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    L’héritage de Rosie Douglas perdure grâce à la durabilité de la Dominique, affirment les intervenants lors d’une conférence commémorative

    octobre 13, 2025

    Dominique- La présidente Burton à Pékin pour une réunion des femmes : « La Chine peut nous montrer… comment nous pouvons autonomiser les femmes »

    octobre 13, 2025

    Sainte-Lucie : Jounen Kwéyòl, la fierté d’un mois créole

    octobre 13, 2025
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    Publiez vos annonces Légales
    EXPOSITION / MARCHÉ D’ART
    ASSURANCE-VIE

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.