À la veille des élections générales qui se tiendront aujourd’hui aux îles Caïmans, trois partis politiques proposent des visions distinctes pour l’avenir de ce territoire britannique d’outre-mer. Les leaders des principales formations politiques ont présenté leurs programmes et priorités lors d’entretiens accordés au Cayman Compass.
André Ebanks et le TCCP : une approche pragmatique centrée sur la communauté
André Ebanks, à la tête du tout nouveau parti TCCP (The Caymanian Community Party), propose une vision réformatrice après sa démission fracassante du gouvernement fin 2024. Ancien député de West Bay South et ex-ministre des Services financiers, Ebanks mise sur son expérience tant dans le secteur public que privé pour “créer un gouvernement qui écoute les besoins du peuple”.
Le TCCP se positionne comme un parti qui “protège les Caïmaniens, leur culture et l’environnement naturel de plus en plus menacé du pays”. Ebanks insiste particulièrement sur la nécessité d’une planification globale du territoire plutôt qu’une approche “projet par projet”.
En matière d’éducation, il considère la situation actuelle comme une “crise sociétale” et souhaite élargir les programmes d’aide à la petite enfance. Pour le tourisme, il prône la qualité plutôt que la quantité, tout en ne s’opposant pas catégoriquement à des projets d’infrastructures pour les navires de croisière, à condition qu’ils s’inscrivent dans une vision stratégique à long terme.
“Bien que le pays ait de nombreux défis, nous avons un pays fantastique… Il y a de l’espoir. N’abandonnez pas”, a déclaré Ebanks.
Joey Hew et le PPM : continuité et renouvellement
Joey Hew, leader du People’s Progressive Movement (PPM), mise sur un équilibre entre expérience et renouvellement. Le parti, qui célèbre ses 20 ans d’existence, présente une équipe de 13 candidats avec une forte diversité d’âge et de genre, incluant cinq femmes.
Hew défend l’intégration de figures parfois controversées comme Kenneth Bryan et Dwayne Seymour, affirmant que la politique doit représenter tous les citoyens, y compris ceux qui se sentent laissés pour compte. Il souhaite éviter les tractations post-électorales qui ont marqué les précédentes élections.
Sur le dossier environnemental, Hew s’inquiète particulièrement de la gestion des déchets et du projet ReGen, déplorant des années de retards. Il propose le recyclage obligatoire comme solution rapide pour réduire la quantité de déchets envoyés à la décharge.
## Dan Scott et le CINP : une approche entrepreneuriale
Dan Scott, ancien associé d’un grand cabinet comptable et leader du Cayman Islands National Party (CINP), défend une approche entrepreneuriale pour résoudre les problèmes politiques. Il considère le manque d’expérience politique de son équipe comme un atout, estimant que les responsables actuels ont échoué.
Face au déficit budgétaire annoncé, Scott rejette l’idée de licencier des fonctionnaires, préférant réduire les avantages des élus. En matière d’éducation, il souhaite donner plus d’autonomie aux écoles et augmenter le nombre d’enseignants caïmanais.
Pour lutter contre le coût de la vie, il propose des mesures immédiates comme une baisse des taxes à l’importation sur les produits essentiels. Il prévoit également d’augmenter le salaire minimum pour réduire la dépendance à la main-d’œuvre étrangère bon marché.
Les résultats des élections qui se tiennent aujourd’hui détermineront laquelle de ces trois visions guidera l’avenir des îles Caïmans pour les prochaines années.