Moins diversifiées, plus exposées aux surcoûts et à des financements plus chers, les PME des départements d’outre-mer présentent des caractéristiques économiques singulières, qui influencent leur rentabilité.
L’Insee a publié une étude sur la comparaison de la rentabilité financière des PME dans les régions ultramarines et dans l’Hexagone. Dans les départements d’outre-mer (DOM), les petites et moyennes entreprises (PME) de 1 à 250 salariés se distinguent de leurs homologues de France métropolitaine par des spécificités structurelles, économiques et sectorielles. Moins nombreuses à appartenir à un groupe, souvent plus petites en termes de chiffre d’affaires, elles évoluent dans un environnement marqué par l’insularité, l’éloignement et une moindre diversité sectorielle.
En 2022, le chiffre d’affaires moyen des PME était de 1,53 million d’euros dans l’Hexagone, contre 1,34 à 1,41 million dans les DOM. Leur champ d’activité est également plus restreint, avec un nombre de codes APE nettement inférieur, reflétant une spécialisation souvent tournée vers les services (commerce, administration). Cette configuration limite les possibilités d’innovation croisée ou de mutualisation des coûts.
Les PME ultramarines consacrent une part plus importante de leur chiffre d’affaires aux consommations intermédiaires – jusqu’à 73,1 % en Guadeloupe, contre 69,1 % dans l’Hexagone – en raison d’un recours accru aux importations. Cette structure de coûts, combinée à une moindre automatisation et à un tissu productif davantage orienté vers la demande locale (sphère présentielle), entraîne une productivité apparente du travail plus faible. Ainsi, en 2022, elle atteignait en moyenne 64,9 milliers d’euros par salarié dans l’Hexagone, contre seulement 52,8 à 57,9 dans les DOM.