Par la Rédaction
Après cinq semaines de mobilisation, la grève des agents municipaux du Prêcheur s’est achevée vendredi 25 juillet 2025 par la signature d’un protocole d’accord avec la mairie. Si le passage à temps plein des agents concernés marque une victoire sociale, la mise en œuvre de cet accord devra composer avec les contraintes budgétaires imposées par le dispositif COROM.
Cinq semaines de tension sociale
Le mouvement, débuté le 23 juin 2025, avait pour origine des revendications liées aux contrats à temps partiel subi et à l’absence de régularisation contractuelle. Soutenus par leurs représentants syndicaux, les agents réclamaient le respect de leurs droits statutaires et un meilleur encadrement de leurs conditions de travail.
Les services municipaux ont été perturbés, notamment l’entretien des espaces publics et certaines activités scolaires et périscolaires.
Un accord centré sur le temps plein
Après de longues négociations, un protocole d’accord a été signé. Il prévoit :
– La mise à temps plein de tous les agents concernés ;
– La régularisation des contrats dans un calendrier défini et validé en conseil municipal ;
– La création d’un espace de dialogue social avec des réunions trimestrielles.
Le maire du Prêcheur a souligné que cette décision impliquait un effort budgétaire significatif, qui devra être intégré dans le budget 2025-2026.
Le poids du dispositif COROM
La commune du Prêcheur, comme d’autres petites communes de Martinique, est soumise au Contrôle budgétaire renforcé des communes (COROM).
Ce dispositif, instauré par la Direction générale des collectivités locales après recommandations de la Cour des comptes, impose un cadre strict de redressement budgétaire :
– Plafond des dépenses ;
-Suivi pluriannuel des engagements ;
-Validation par les autorités de tutelle de toute décision ayant un impact financier important.
Cette situation crée une marge de manœuvre réduite pour la commune en matière d’embauches ou de modifications contractuelles, rendant chaque accord social plus complexe à mettre en œuvre.
Un précédent pour les autres communes ?
Le règlement de ce conflit, même s’il répond aux revendications des agents, met en lumière un problème structurel : comment concilier discipline budgétaire et qualité de l’emploi public local ?
D’autres communes martiniquaises placées sous COROM (comme Sainte-Marie ou Macouba) observent de près l’évolution de la situation au Prêcheur. Le protocole signé pourrait servir de référence pour des négociations futures.
Une victoire sociale sous surveillance budgétaire
La fin de la grève marque un apaisement social, mais l’accord reste conditionné par un environnement institutionnel et financier contraint. Le suivi annoncé en conseil municipal et les réunions syndicales trimestrielles permettront de mesurer la capacité de la commune à tenir ses engagements sans compromettre son équilibre budgétaire.



