Le 12 juillet 2025, l’accord de Bougival a ouvert la voie à un « État calédonien » inédit, doté d’une autonomie renforcée au sein de la France. Ce statut « sui generis » irait au-delà de l’accord de Nouméa, en permettant des transferts progressifs de compétences régaliennes comme les relations internationales, la monnaie ou la justice.
Une autonomie renforcée mais encadrée
Si la perspective est ambitieuse, chaque transfert devra franchir plusieurs étapes : un vote à large majorité au Congrès de Nouvelle-Calédonie, une étude de faisabilité avec l’État, puis un référendum populaire. Ce mécanisme, exigeant, rend la progression vers l’indépendance lente et incertaine.
Des équilibres politiques défavorables aux indépendantistes
La recomposition du Congrès et l’élargissement du corps électoral risquent de renforcer la majorité loyaliste, en particulier dans la province Sud. Les indépendantistes craignent que, bien que juridiquement possibles, les transferts de compétences soient politiquement difficiles à obtenir.
Une souveraineté qui demandera du temps
Même en cas de transfert complet des compétences régaliennes, la question du degré réel de souveraineté reste ouverte. L’accord ne précise pas si la Nouvelle-Calédonie disposerait de la « compétence de sa compétence », c’est-à-dire la pleine maîtrise de ses pouvoirs.
Un processus de longue haleine
L’accord de Bougival ouvre une perspective claire : celle d’un État calédonien plus autonome que jamais. Mais l’atteinte d’une indépendance pleine et entière nécessitera du temps, du consensus et une recomposition politique favorable, autant d’éléments encore incertains à ce stade.