Un congrès à Corte pour affirmer la ligne politique
Réunis à Corte les 2 et 3 août, les délégués du Front International de Décolonisation (FID) ont publié une déclaration dénonçant la « politique machiavélique » de l’État français à l’égard de ses territoires d’outre‑mer et de la Corse. Ce rassemblement a réuni des représentants de mouvements indépendantistes issus de Corse, Guadeloupe, Martinique, Guyane, Kanaky et Polynésie française, ainsi que de Bonaire et Saint‑Martin. Leur objectif : affirmer une position commune face à ce qu’ils qualifient de « refus français d’une décolonisation réelle ».
Un front né à Bakou, consolidé à Nouméa
Le FID a été fondé à l’été 2024 à Bakou, lors d’une rencontre coordonnée par le Groupe d’Initiative de Bakou. Son premier congrès officiel s’est tenu à Nouméa en janvier 2025, réunissant des forces indépendantistes telles que celles de Corse, de Guadeloupe (UPLG, FKNG, MIR), de Martinique (Palima, MODEMAS, PKLS), de Guyane (MDES), de Kanaky (FLNKS) et de Polynésie (Tavini Huiraatira). Ces organisations affirment vouloir unir leurs démarches pour défendre l’autodétermination, notamment par des actions conjointes auprès de l’ONU et du Mouvement des non‑alignés.
Un positionnement critique face à Paris
Dans sa déclaration de Corte, le FID dénonce la contradiction entre les discours officiels français, qui reconnaissent le droit à l’autodétermination, et la réalité politique, marquée selon eux par le maintien de « situations coloniales d’un autre âge ». Les participants fustigent en particulier l’accord de Bougival sur la Kanaky, qu’ils jugent incompatible avec une indépendance pleine et entière. Ils reprochent également à Paris d’utiliser certains territoires comme bases militaires au service d’intérêts stratégiques extérieurs.
Soupçons d’ingérence et réponse du FID
La présence et l’implication de plusieurs délégations à Bakou ont suscité des critiques en France, le gouvernement évoquant une ingérence azerbaïdjanaise. Les autorités françaises pointent notamment l’implication du Baku Initiative Group, accusé d’influence politique dans les outre‑mer. Les représentants du FID contestent fermement ces accusations, affirmant que leur action s’inscrit dans une continuité historique des luttes anticoloniales et non sous l’impulsion d’un État tiers.
Une exigence centrale : la pleine souveraineté
La déclaration adoptée à Corte réaffirme la revendication d’une pleine souveraineté, obtenue par la négociation mais dans un cadre équilibré et reconnu par le droit international. Les représentants des territoires concernés estiment que toute discussion avec Paris doit se faire sans « pressions politiques » ni « chantage au largage », et que l’avenir institutionnel doit être défini par
Aux Journées Internationales de Corte, en Corse. Francis CAROLE et Raphaël CONSTANT ont représenté la section martiniquaise du Front International de Décolonisation.