L’étau judiciaire se resserre autour de Jair Bolsonaro. L’ancien président brésilien, déjà inéligible jusqu’en 2030, est désormais assigné à résidence en plein procès pour tentative présumée de coup d’État. Il risque plus de quarante ans de prison.
Une décision lourde de conséquences
Depuis lundi, Jair Bolsonaro est confiné à son domicile de Brasilia par décision du juge Alexandre de Moraes, qui supervise son procès devant la Cour suprême. Ce magistrat, adversaire affiché de l’ex-chef d’État, justifie cette mesure par le « non-respect réitéré des obligations » imposées à l’accusé.
Bolsonaro aurait enfreint son interdiction de communication sur les réseaux sociaux en participant à distance à des manifestations organisées par ses partisans. Ses interventions, relayées sur les plateformes, sont considérées par la justice comme une violation directe des conditions fixées.
Des restrictions inédites
Depuis la mi-juillet, l’ancien président d’extrême droite était déjà soumis à un strict contrôle judiciaire : Port d’un bracelet électronique; Interdiction de sortie le soir et le week-end; Interdiction de prise de parole publique
Lundi, la Cour suprême a renforcé ces restrictions : Bolsonaro se voit désormais interdire toute utilisation d’un téléphone portable, qu’il soit personnel ou emprunté. La police a saisi plusieurs appareils lors d’une perquisition. Toute visite à son domicile est également proscrite, sauf autorisation expresse, à l’exception de ses avocats.
Un procès à forte portée politique
Le procès en cours est historique. Jair Bolsonaro et sept de ses anciens collaborateurs sont accusés d’avoir tenté de maintenir un pouvoir autoritaire après sa défaite à la présidentielle de 2022 face à Luiz Inacio Lula da Silva. La justice brésilienne l’accuse d’avoir préparé des actions pour contester le résultat du scrutin et affaiblir la transition démocratique.
La pression judiciaire s’accompagne d’une tension diplomatique : Donald Trump, allié de Bolsonaro, dénonce une « chasse aux sorcières » et a déclenché une guerre commerciale contre le Brésil en réaction.
Vers un verdict attendu
La décision finale de la Cour suprême pourrait intervenir dans les prochaines semaines. Si Jair Bolsonaro est reconnu coupable, il encourt plus de quarante années de prison. Le dossier symbolise la fermeté nouvelle des institutions brésiliennes face aux menaces contre la démocratie.