Le problème
Ès fo toujou ni on mò pou pran konsyans ?
Le décès brutal de notre collègue Félix COMBES nous a mis au centre de plusieurs réflexions. L’implication quotidienne et sans faille pour nos activités, l’amour du métier et la fierté avec laquelle nous avançons mais aussi la vulnérabilité des agriculteurs guadeloupéens et souvent notre isolement au quotidien.
Combien d’entre nous travaillent dans des conditions inadéquates, démarrant notre journée de travail avant le lever du jour et l’arrêtant après la tombée de la nuit, sans compter les heures, car notre engagement passe avant tout. Combien d’entre nous doivent emprunter des routes ou des chemins démontés, où le risque de panne ou d’accident est accru. Combien d’entre nous travaillent avec des outils inappropriés, rafistolés ou usés faute de pouvoir accéder à mieux…
Nous voulons vivre de notre passion, pas en mourir !
Le manque de sens des responsabilités collectives nous a condamnés à notre propre résilience. Aujourd’hui ce n’est plus possible. Une mort n’est pas nécessaire pour poser la nécessité de ce débat.
Nous exigeons:
- Des voiries praticables : Les responsabilités doivent être assumées par les propriétaires de foncier pour garantir un accès sans danger des agriculteurs à leurs parcelles.
- Des leviers de financements adaptés: Nous sommes asphyxiés par la lourdeur administrative et les retards dans le traitement des dossiers. Il est intolérable de devoir subir des retards de plusieurs années dans le versement de subventions.
- Une vision claire sur l’état du foncier agricole : Trop de jeunes agriculteurs sont installés sur des terrains difficiles à cultiver et difficiles d’accès créant une pénibilité maximale pour le démarrage de leur activité.
- Une chambre d’agriculture qui joue son rôle: Définir la politique agricole sur le territoire, développer l’agriculture et accompagner les agriculteurs, superviser les GFA et favoriser la transmission… Autant de missions qui ne sont pas assurées aujourd’hui.
Nous nous engageons:
- À continuer à nous battre pour une agriculture durable, viable et vivable.
- À continuer à porter la voix des agriculteurs afin de lutter contre notre isolement.
- À travailler de concert avec les organismes compétents pour faire aboutir des solutions concrètes pour prévenir les risques professionnels.
La souveraineté alimentaire, chère à tous les agendas politiques, n’aboutira pas sans remettre l’agriculteur au cœur des préoccupations. Aujourd’hui nous sommes fatigués de voir toute la communication organisée autour de la l’agriculture au détriment du structurel. Nous sommes outrés de voir des projets d’usines fleurir en Guadeloupe alors que nous restons en attente de leviers de financement et de conditions d’installations décentes. Respectez les agriculteurs !
Il n’y aura pas d’apaisement sans évolutions concrètes au regard de ces enjeux. Sans agriculteurs, tout le monde meurt !
Lanceur de pétition



