La CDB rapporte que, lors d’une récente allocution prononcée lors de la 2e Conférence régionale sur les risques dans la région des Caraïbes, M. Durant a indiqué que dans cinq des 19 pays membres emprunteurs de la banque, le tourisme génère plus de la moitié des recettes en devises. De plus, sept pays dépendent du tourisme pour plus de 30 % de leurs recettes en devises. Cette forte dépendance au tourisme présente des risques importants, notamment compte tenu de la forte élasticité de la demande en période de ralentissement économique, a-t-il noté, soulignant que « l’impératif politique essentiel est d’atténuer ces risques ».
Il a ensuite expliqué que la structure économique de la région exacerbe l’impact des chocs externes : « Nos pays sont de petites économies ouvertes, sans monnaie de réserve. La faible diversité de nos exportations entraîne une vulnérabilité accrue. De plus, la dépendance au tourisme, un produit très élastique, accentue les creux de conjoncture lorsqu’ils surviennent. »
Cette élasticité signifie que lors des ralentissements économiques mondiaux, la demande touristique a tendance à chuter plus rapidement que dans les autres secteurs, créant un effet domino dans les économies des Caraïbes qui manquent de sources de revenus diversifiées.
Pour remédier à ces vulnérabilités, M. Durant a plaidé pour un renforcement de la compétitivité régionale afin de favoriser la diversification des exportations. Selon un communiqué de la BDC, il a décrit la compétitivité comme la capacité des pays à approvisionner les marchés internationaux à des prix compétitifs, en respectant les normes de qualité et en garantissant une livraison fiable – un effort qui repose sur des infrastructures solides et un soutien institutionnel.
Il a cité l’initiative « 25 x 25 plus 5 » de la CARICOM, qui vise à réduire les importations alimentaires de 25 % d’ici 2030 (prolongé par rapport à l’objectif initial de 2025), comme un exemple concret de la manière dont le renforcement de la compétitivité peut atténuer les risques économiques et ouvrir de nouvelles perspectives d’exportation. La réussite de cette initiative nécessitera un développement global de l’écosystème, notamment l’amélioration des services de vulgarisation agricole, des normes sanitaires et phytosanitaires, des infrastructures de transport, des installations d’entreposage frigorifique et la modernisation des opérations portuaires. Parmi les autres priorités figurent un meilleur accès au crédit pour les micro, petites et moyennes entreprises, la simplification des procédures réglementaires et le renforcement des organisations de soutien aux entreprises.
M. Durant a souligné qu’une diversification efficace exige des mesures politiques volontaristes et une participation active des parties prenantes. Il a cité la Vision 2030 comme un cadre stratégique pour définir des « objectifs ambitieux et audacieux », assortis de plans d’exécution, de responsabilités et d’échéances clairs.
« Nous pouvons diversifier nos économies et réduire les risques si nous nous efforçons de créer des écosystèmes qui amélioreront la compétitivité et exploiteront pleinement le potentiel du Marché unique et de l’Économie des Caraïbes », a-t-il conclu. « Cela prendra du temps, mais si nous voulons atténuer les risques constants que représente l’économie mondiale, nous devons prendre ces mesures pour diversifier nos exportations. »
La 2e Conférence régionale sur les risques dans les Caraïbes a été co-organisée par la CDB, le CCRIF SPC et la CAF – Banque de développement de l’Amérique latine et des Caraïbes, qui s’est tenue à la Barbade les 3 et 4 septembre 2025. Cet événement hybride a attiré plus de 1 400 participants issus d’agences gouvernementales, du secteur privé, d’institutions financières internationales, de la communauté internationale du développement et des milieux universitaires.