Du 8 au 15 septembre, tout comme l’Hexagone, la Martinique participe à la 12ᵉ édition des Journées Nationales d’Action contre l’Illettrisme (JNAI). Sous le slogan « Apprendre, c’est reprendre le contrôle », l’événement met cette année l’accent sur les jeunes, souvent invisibilisés dans les statistiques, mais pourtant concernés par les difficultés liées à la maîtrise de la lecture et du calcul.
Bine que l’école soit obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans, l’illettrisme voire l’illectronisme sévit chez les jeunes. Ces deux phénomènes restent largement taboues. Les personnes concernées, scolarisées mais n’ayant pas acquis suffisamment la lecture, l’écriture, le calcul ou les usages numériques, développent des stratégies d’évitement pour cacher leurs difficultés. Parler d’illettrisme, c’est déjà aider à lever un voile pudique et ouvrir la voie à des solutions. C’est ce que s’appliquent à faire les Journées nationales d’actions contre l’illettrisme.
La Martinique est particulièrement touchée. Selon l’Insee, 15 000 personnes âgées de 18 à 64 ans sont en situation d’illettrisme, soit 8 % de la population adulte, soit deux fois plus qu’en France hexagonale. Les jeunes ne sont pas épargnés : lors des Journées Défense et Citoyenneté en 2023, près d’un tiers des participants présentaient des difficultés de lecture, dont 13 % en situation d’illettrisme sévère. Ces chiffres rappellent l’urgence d’agir pour éviter que ces obstacles ne compromettent l’autonomie, l’insertion professionnelle et la participation citoyenne.
Plus d’une trentaine d’actions labellisées
C’est dans ce contexte que les JNAI se déploient partout sur le territoire, opérées par l’Agence nationale de lutte contre l’illettrisme (ANLCI). Ateliers, ciné-débats, rencontres intergénérationnelles, expérimentations d’accueil, publications et actions de sensibilisation rythmeront ce mois de septembre. Dans le territoire, plus d’une trentaine d’initiatives labellisées sont prévues : des ateliers d’écriture dans les lycées, des débats notamment autour du film « ABCD » du réalisateur local Frédéric-Guillaume Paruta, des actions immersives de remobilisation professionnelle, mais aussi des formations à destination des agents et des encadrants.
Au-delà de la sensibilisation, l’objectif est clair. Il s’agit de montrer que des solutions existent, adaptées à chaque parcours. Les JNAI rappellent que personne n’est condamné à rester prisonnier de ses difficultés. Des actions de sensibilisation à l’illettrisme auront lieu tout au long du mois de septembre.
Laurianne Nomel



