Dans un rapport publié le 24 septembre, Oxfam accuse les ultrariches et les multinationales occidentales de profiter de la transition énergétique au détriment des pays du Sud, où se trouvent 70 % des minerais nécessaires (lithium, cobalt, cuivre, nickel).
Selon l’ONG, ces projets sont souvent synonymes de violences, d’accaparement de terres et de graves dommages environnementaux, reproduisant des schémas coloniaux. 60 % des territoires autochtones seraient menacés par ces exploitations.
L’exemple de Tesla illustre ce déséquilibre : l’entreprise a généré 5,63 milliards $ de revenus en 2024, quand la RDC, fournisseur majeur de cobalt, n’a perçu que 17,5 millions $ de redevances. Les mineurs congolais, payés 7 $ par jour, mettent près de deux ans à gagner ce que Tesla retire d’une seule voiture.
La France est également impliquée via TotalEnergies, qui développe au Maroc un projet d’hydrogène vert destiné exclusivement au marché européen.
Oxfam dénonce enfin une architecture financière inéquitable : les pays riches obtiennent des financements à 3–6 % d’intérêt, tandis que les pays du Sud paient jusqu’à 13,5 %. Résultat : l’Afrique subsaharienne, pourtant la plus touchée par le manque d’accès à l’électricité, n’a reçu que 2 % des investissements mondiaux en énergies propres en 2024.
L’ONG appelle à des réformes urgentes pour protéger les droits des communautés et mettre fin à ce qu’elle qualifie de nouveau colonialisme énergétique.