Un geste pour la sécurité des pêcheurs. La CTM et la Copem ont distribué des kits de sécurité ce mercredi matin. Il s’agit d’une deuxième vague de remise de kits. En tout 300 spécimens ont été distribués aux marins pêcheurs du territoire.
Dans la salle une trentaine de pêcheurs parmi lesquels « La Joie ». Il tient dans ses mains un gilet de sauvetage rouge et une petite boîte contenant une balise. Une acquisition très importante pour lui. « Même si on tombe dans l’eau, le gilet gonfle. On peut déclencher la balise après ». Heureusement, « La Joie » n’a jamais eu à recourir à ce type de dispositif mais le marin pêcheur se prépare à toutes éventualités. Il évoque des collègues qui ne sont jamais revenus.
« La vie d’un marin n’a pas de prix. »
150 kits de survie ont été distribués à des marins-pêcheurs ce mercredi matin à la villa Chanteclerc. En partenariat avec la Copem (Collectif pêche Martinique), la CTM a financé à 100% ces kits afin de renforcer la sécurité des pêcheurs. Un gilet de survie, une cartouche de recharge d’air comprimé, une balise et une lampe flash light composent le kit. Il s’agit de la deuxième vague de remise de kit de sécurité. À l’issue de cette remise, une formation est dispensée aux marins pour savoir comment l’utiliser et l’entretenir. Depuis 2023, ce sont 300 marins pêcheurs qui auront bénéficié de cet équipement de sécurité. Pour acquérir cet équipement obligatoire, les marins pêcheurs devront s’acquitter de 100 euros, les 700 euros restants étant financés par la CTM.
« Nous devons profiter de cette aide de la collectivité pour en faire un bon usage et le porter sur soi à chaque fois qu’on va en mer »
incite Hugues Coco, président de la Copem.
Une distribution qui a toute son importance pour Félix Mérine, conseiller exécutif en charge de l’économie bleue. « On a perdu quand même pas mal de marins ces deux dernières années. Il était impératif qu’on puisse boucler ce challenge », explique le conseiller. L’objectif, à terme, est d’équiper tous les marins pêcheurs.
« Il faut qu’ils mettent le gilet. Ce n’est pas fait pour rester dans le bateau sinon cela ne sert à rien. »
Il reste une cinquantaine de marins pêcheurs à équiper. En effet, les effectifs de la flotte ont diminué, confirme Félix Mérine. « Il y a beaucoup de navires à utilisation commerciale qui remplacent l’activité de la pêche. Il faut accompagner les pêcheurs sinon notre pêche côtière va disparaître. »
La pêche est une profession qui ne se porte pas bien, selon les confessions du président de la Copem. La profession voit ses parts de marché se réduire comme peau de chagrin face à la demande. Par ailleurs, les jeunes se détournent du métier. La population des marins pêcheurs est vieillissante et peine à se renouveler. « Au-delà de 5000 nautique, nous ne pouvons pas pêcher avec la yole », indique Hugues Coco. La Copem veut ainsi créer de l’attractivité autour de la profession notamment en proposant un salaire décent. « Nous avons mis en place une étude pour trouver un nouveau modèle économique avec un cabinet qui nous a accompagnés. » En plus de participer à la souveraineté alimentaire, la Copem veut proposer des solutions « avant qu’on nous en impose ».
Laurianne Nomel