La loi de finances pour 2026 prévoit une baisse du budget alloué à l’Outre-mer de près de 800 millions d’euros, principalement à travers une réduction des exonérations de charges sociales et des dispositifs fiscaux de soutien à l’investissement.
La première coupe notable concerne les exonérations de cotisations sociales issues de la loi LODEOM, qui pourraient perdre à elles seules 350 millions d’euros.
Ce dispositif bénéficie à environ 50 000 entreprises ultramarines, majoritairement des PME et TPE. En complément, une réduction de 10% sur les taux de défiscalisation pour l’investissement productif est envisagée, y compris pour les mesures récentes de soutien à la reconstruction en Nouvelle-Calédonie. Au total, la combinaison de ces réductions représente près de 750 à 800 millions d’euros en moins sur la mission « Outre-mer », soit une diminution drastique par rapport à un budget qui s’établissait à environ 3 milliards d’euros pour 2025.
Cette annonce provoque de fortes réactions de la part des élus ultramarins et des organisations d’entreprises, qui s’inquiètent de l’effet d’un tel désengagement de l’État sur l’emploi local, la vie chère et la cohésion sociale. Beaucoup dénoncent un coup porté au tissu économique, déjà fragilisé, et une mesure d’austérité sans prise en compte des réalités spécifiques de ces territoires.
Les acteurs économiques mettent en avant le risque d’augmenter significativement les coûts du travail, d’accélérer les défaillances d’entreprises et d’aggraver la précarité et le chômage dans les outre-mer. En parallèle, l’exécutif promet des concertations mais ne remet pour l’instant pas en question les économies prévues dans le projet de loi de finances.