Close Menu
ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités créatives de ANTILLA concernant l'art, le design et les affaires

    Les tendances du moment

    La Martinique face au même mal-développement que la Guadeloupe : un capital abondant mais sans moteur

    octobre 4, 2025

    À la racine du mal-développement de la Guadeloupe se trouve une distorsion dans la formation du capital local

    octobre 4, 2025

    Salutation émue à Guy Dufond. Par Patrick Chesneau

    octobre 3, 2025
    Facebook X (Twitter) Instagram
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    • Rubriques
      • Art/Culture
      • Ecologie / Environnement
      • Patrimoine
      • Entreprises
      • Le Regard de Gdc
      • Édito de Henri PIED
      • Politics
      • Santé
      • Sports
      • Caraïbe
    • Newsletter 
    • Publicité
    • Contact
    annonces
    ABONNEMENT
    ANTILLA MARTINIQUE | Avec vous depuis 1981
    Home » La Martinique face au même mal-développement que la Guadeloupe : un capital abondant mais sans moteur
    Repère

    La Martinique face au même mal-développement que la Guadeloupe : un capital abondant mais sans moteur

    octobre 4, 2025Aucun commentaire
    Facebook LinkedIn WhatsApp

     

    Par Gérard Dorwling-Carter

    Un miroir économique inquiétant

    L’analyse de l’économiste guadeloupéen Jean-Marie Nol sur la « distorsion dans la formation du capital local » trouve une résonance immédiate en Martinique. Sous des apparences de prospérité entretenue par la consommation publique et le niveau de vie moyen, l’île demeure confrontée à la même contradiction structurelle : un capital disponible mais inerte, une épargne abondante mais improductive, et une économie qui peine à transformer sa richesse en développement réel.

    Selon les chiffres de l’IEDOM, l’épargne financière des ménages martiniquais dépasse 4,2 milliards d’euros, soit un volume équivalent à celui de la Guadeloupe. Pourtant, cette manne ne se traduit pas par une dynamique d’investissement productif. Les entreprises locales, souvent sous-capitalisées, peinent à lever des fonds et à financer leur croissance.

    La Martinique, comme la Guadeloupe, vit une situation paradoxale : une économie riche de capitaux, mais pauvre en projets productifs.

    Une richesse qui s’accumule sans produire

    L’illusion de prospérité martiniquaise repose sur trois piliers : la fonction publique, la consommation soutenue par les transferts publics, et l’immobilier résidentiel.

    Ces moteurs, bien qu’ils maintiennent le pouvoir d’achat, ne génèrent ni innovation, ni exportations, ni diversification sectorielle.

    L’épargne locale s’oriente massivement vers l’acquisition immobilière et les placements de précaution, au détriment de la prise de risque entrepreneurial.

    Les banques martiniquaises, intégrées à de grands groupes hexagonaux, reproduisent des logiques de financement métropolitaines, souvent inadaptées à la taille et à la réalité des TPE/PME locales.

    La frilosité du crédit et la faiblesse du capital-risque alimentent un cercle vicieux : les entreprises manquent de fonds propres, ce qui les rend peu bancables — et leur interdit précisément d’accéder au financement.

    Un héritage historique commun : le capital d’extraction

    Comme en Guadeloupe, le capital martiniquais a été historiquement façonné pour extraire, non pour développer.

    Du système des habitations-sucreries à la domination commerciale de quelques grands groupes importateurs-distributeurs, la structure économique de l’île reste marquée par une logique d’extériorisation des profits.

    Une part significative des bénéfices réalisés localement — notamment dans la grande distribution, l’assurance ou l’import-export — est rapatriée vers l’Hexagone, privant le territoire d’un effet multiplicateur sur son propre développement.

    Cette fuite des profits se traduit concrètement par un manque chronique de capitaux endogènes : l’argent produit ici ne travaille pas ici.

    Elle prolonge un modèle colonial de dépendance financière où la valeur ajoutée quitte le territoire dès sa création.

    Les blocages de la formation du capital en Martinique

    La théorie économique distingue trois maillons dans la formation du capital :

    1. Créer l’épargne ;
    2. La mobiliser ;
    3. L’investir.

    Or, en Martinique, les trois sont fragilisés.

    • L’épargne existe, mais elle est mal orientée ;
    • La mobilisation bancaire reste contrainte par des normes de rentabilité exogènes ;
    • L’investissement productif est freiné par la peur du risque et la complexité administrative.

    Les dispositifs publics d’aide à l’investissement (FEDER, FEADER, POSEI, aides CTM) peinent à compenser ces inerties. Le tissu productif demeure fragile : plus de 90 % des entreprises comptent moins de dix salariés, et la productivité reste inférieure de 25 % à la moyenne nationale.

    Cette sous-capitalisation chronique empêche la montée en gamme des filières agricoles, industrielles ou numériques.

    Pour une autonomie financière accompagnant  toute réforme institutionnelle

    Le diagnostic de Jean-Marie Nol invite la Martinique à une réflexion salutaire : avant d’imaginer une véritable autonomie politique, il faut construire une autonomie financière.

    La souveraineté économique commence par la capacité d’un territoire à retenir et faire fructifier sa propre richesse.

    Cela suppose plusieurs réformes concrètes :

    • Créer des outils de financement locaux, tels qu’un fonds martiniquais d’investissement endogène alimenté par l’épargne des particuliers et les capitaux publics ;
    • Encourager le capital-risque insulaire et les coopérations public-privé ;
    • Réorienter l’épargne vers les filières productives, notamment agricoles, énergétiques et numériques ;
    • Moderniser la gouvernance bancaire locale, afin d’adapter les critères de financement aux réalités des TPE ultramarines.

    La Martinique ne manque ni d’argent, ni de talents. Ce qui lui fait défaut, c’est une circulation vertueuse du capital entre les ménages, les banques et les entreprises.

    Tant que cette boucle restera brisée, les ambitions d’« autonomie économique » ou de « développement endogène » resteront de simples slogans politiques.

    « Sé lajan Matinik ki ni pou fè Matinik lévé »

    Le proverbe créole pourrait être le fil rouge d’une refondation économique : « Sé lajan Matinik ki ni pou fè Matinik lévé. »

    Autrement dit, la prospérité martiniquaise ne viendra pas de transferts venus d’ailleurs, mais de la capacité collective à transformer l’épargne locale en moteur de croissance locale.

    Refonder la formation du capital martiniquais, c’est redonner sens au travail, à l’investissement et à la responsabilité collective.

    C’est aussi, au-delà des débats statutaires, le premier acte d’une véritable émancipation économique.

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Articles similaires

    Partager. Facebook LinkedIn WhatsApp
    Article précèdent À la racine du mal-développement de la Guadeloupe se trouve une distorsion dans la formation du capital local

    ARTICLES SEMBLABLES

    Affaire Sarkozy : quand les contre-vérités politiques brouillent la lecture d’une condamnation

    octobre 3, 2025

    Jamais l’humanité n’a autant progressé qu’en ce début de XXIe siècle (Herodote.net, 2025).

    octobre 3, 2025

    Sébastien Lecornu renonce au 49-3 pour adopter le budget 2026 : un pari envers le Parlement

    octobre 3, 2025
    Ajouter un commentaire
    ECRIVEZ UN COMMENTAIRE Cancel Reply

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Actualités de la Caraïbe
    Caraïbe

    Ste- Lucie- Mammographies 3D gratuites disponibles dans le cadre de la couverture maladie universelle

    Caraïbe octobre 3, 2025

    St  Lucia times ParKeryn Nelson À l’occasion du mois de sensibilisation au cancer du sein,…

    Share this:

    • Facebook
    • X

    Lutter contre les gangs en Haïti : que faut-il savoir sur la nouvelle force soutenue par l’ONU ?

    octobre 3, 2025

    La superstar latine Bad Bunny sera la tête d’affiche du spectacle de la mi-temps du Super Bowl 2026

    octobre 3, 2025

    Sainte-Lucie et le Cambodge établissent des relations diplomatiques

    octobre 3, 2025
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    Publiez vos annonces Légales
    EXPOSITION / MARCHÉ D’ART
    ASSURANCE-VIE

    Abonnez-vous

    Recevez les dernières actualités de Antilla Martinique.

    Merci ! Votre demande a bien été prise en compte.

    Consultez les annonces légales
    Consulter nos anciens numéros
    Nos différentes rubriques
    Archives
    INSCRIVEZ-VOUS EN CLIQUANT SUR L’IMAGE
    © 2025 Copyright ANTILLA. Tous drois réservés. Programmé par ANTILLA.
    • CONTACTEZ-NOUS
    • MARKETING
    • MENTIONS LÉGALES
    • CONSULTEZ LES ANNONCES LÉGALES

    Type above and press Enter to search. Press Esc to cancel.