Vers des libertés locales accrues et une clarification des responsabilités territoriales
Le Premier ministre Sébastien Lecornu a présenté, lors de son discours de politique générale, les grandes lignes d’un nouvel acte de décentralisation. Un projet de loi sera présenté en décembre 2025, avec pour objectif non pas seulement de transférer des compétences, mais de « décentraliser des responsabilités avec des moyens budgétaires, fiscaux et des libertés, y compris normatives »
Principes annoncés
Le texte vise à clarifier la répartition des pouvoirs entre l’État, les préfets et les élus locaux, selon un principe central : « un seul responsable par politique publique », qu’il s’agisse d’un ministre, d’un préfet ou d’un élu territorial.
L’ambition est de repenser la planification locale dans des secteurs tels que la santé, l’environnement, l’urbanisme, le logement, les transports, la culture et le sport, en adaptant les niveaux de décision aux réalités de terrain.
L’État sera recentré sur ses compétences régaliennes (police, justice, défense, diplomatie), tandis que les autres politiques publiques feront l’objet d’un renforcement du pouvoir local, avec des responsabilités clairement identifiées et des moyens adaptés.
Innovations attendues
La réforme introduira de nouvelles libertés pour les collectivités, notamment sur le plan normatif, avec la possibilité d’adapter certaines règles locales dans le respect du cadre national.
Cette démarche répond à une revendication ancienne des élus locaux : disposer d’une véritable autonomie décisionnelle, éviter la dilution des responsabilités et être identifiés par les citoyens comme responsables des politiques publiques locales (Maires de France).
Une consultation nationale est engagée jusqu’à fin octobre 2025 auprès des associations d’élus, afin de recueillir leurs propositions sur la répartition des compétences et les moyens à affecter (Maires de France).
Calendrier et méthode
• Le projet de loi sera présenté en décembre 2025, avec la volonté d’un débat parlementaire approfondi, sans passage en force, et de la recherche d’un consensus majoritaire au sein des deux chambres (Banque des Territoires).
• L’exécutif entend engager la réforme dès 2026, soulignant son importance structurelle pour l’efficacité de l’action publique locale et la légitimité démocratique de la gestion territoriale (Banque des Territoires).
En synthèse
L’axe majeur du discours de Sébastien Lecornu marque une rupture avec les schémas antérieurs de décentralisation. Il ne s’agit plus de déléguer des tâches, mais de confier aux territoires de véritables responsabilités, adossées à des moyens réels et des marges de liberté accrues, afin de répondre plus efficacement aux attentes citoyennes et aux spécificités locales (TF1 Info).
Gérard Dorwling-Carter
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