La concomitance entre le processus du Congrès des élus de Martinique, engagé pour réfléchir à une évolution institutionnelle du territoire, et les prochaines élections municipales des 15 et 22 mars 2026, ne relève pas du hasard du calendrier. Elle offre, au contraire, une occasion historique : celle de poser un premier acte de clarification démocratique et de responsabilité politique.
Le processus de co-construction institutionnelle annoncé par le président de la République appelle en effet une forte mobilisation des maires.
Ceux-ci — ils sont trente-quatre en Martinique — auront la tâche essentielle d’expliquer à leurs administrés les enjeux d’un changement de statut, de clarifier les options constitutionnelles possibles, et de contribuer à l’élaboration d’un projet collectif crédible pour la Martinique.
Or, cette exigence suppose des élus compétents, pédagogues, ancrés dans la réalité de leur commune et capables d’affronter les défis du quotidien autant que les horizons de long terme.
Les prochaines élections municipales constitueront ainsi une première étape de sélection naturelle et démocratique, permettant aux citoyens de distinguer celles et ceux dont l’action, la rigueur et la vision auront convaincu, de ceux dont l’incompétence ou l’immobilisme se sont manifestement avérés au fil des mandats.
Les électeurs disposeront alors d’un double levier : sanctionner les défaillances locales tout en préparant le renouveau institutionnel. Car il serait illusoire de confier la construction d’un nouveau cadre politique martiniquais à des maires incapables de gérer convenablement les affaires de leur commune.
Le changement de statut ne se bâtira pas sur le sable des promesses, mais sur la solidité d’une gouvernance locale responsable, transparente et efficace.
En somme, ce calendrier croisé doit être lu comme une opportunité : celle d’assainir le paysage politique avant d’engager la refondation institutionnelle.
La Martinique ne pourra envisager sereinement son avenir qu’en s’appuyant sur des élus à la hauteur des défis présents et futurs — des élus capables non seulement de gérer, mais aussi d’expliquer, de convaincre et d’unir.
Gérard Dorwling-Carter



