C’est avec une émotion intense que Jean-Pierre Asselin de Beauville, a écrit ce texte pour rendre hommage à son frère Jean-Claude. Avec émotion, tendresse, souvenirs et d’admiration, il a rappelé le parcours exceptionnel d’un HOMME audacieux, passionné et profondément humain. De l’enfant intrépide grimpant sur des caisses aux aventures radiophoniques et télévisuelles de RCI et ATV, du marin émérite au pilote chevronné, Jean-Claude Asselin de Beauville a mené sa vie avec courage et générosité.
Plus qu’un frère, il fut un « poteau mitan » pour les siens, un ami fidèle, un homme de lien et d’écoute, dont la voix et la bienveillance résonneront longtemps encore dans les cœurs martiniquais.
Voici son texte
Je m’exprime ici en mon nom, en celui de ma famille et particulièrement de son épouse Danielle et de ses enfants et petits enfants. Également au nom de ceux qui n’ont pu être présents : notre sœur Marie José, notre beau frère Bernard, ma fille Estelle ainsi que de toute la parenté et amis du Québec.
Lorsqu’une vie s’achève ce sont un peu les existences de tous ceux qui ont partagé cette vie qui se brisent partiellement. La grande popularité de mon frère Jean-Claude explique le retentissement remarquable de sa disparition.
Voilà, voilà ce que nous sommes : nous naissons, vivons et mourrons. C’est là le destin de chacun d’entre nous. La différence réside dans le parcours individuel de chaque existence. Celle de Jean-Claude n’a rien de banal. Jugez en plutôt :
C’est un homme qui n’a jamais cessé de prendre des risques.
Lorsque nous étions enfants aux Terres Saint Ville. Notre père pharmacien avait l’habitude d’entasser les caisses en bois dans lesquelles il recevait les médicaments dans la cour de la maison. Notre plaisir consistait à grimper sur cette colline artificielle pour tenter d’atteindre la fenêtre de ma chambre au premier étage. Jean-Claude, le plus jeune des trois garçons, ne voulait pas demeurer au sol et grimpait lui aussi notre himalaya. C’est ainsi qu’un jour il chuta et s’enfonça un clou dans le front. Heureusement, il s’en sortit ouvrant en cela une série d’accidents plus ou moins graves auxquels il eut toujours la chance de survivre…
Par la suite, il n’a cessé d’affronter avec détermination les épreuves qui se présentaient dans ses choix professionnels. Sans être exhaustif je rappellerai surtout les aventures liées à la création de RCI et a la mise en place de ATV…
”
Jean Claude était un sportif de haut niveau. Il l’a prouvé dans le domaine de la voile où il s’est taillé une place d’honneur. Toute son expertise il l’avait mise au service du Tour des yoles dont il était quasiment devenu la voix. Juste avant de nous quitter, il s’apprêtait à partir au Havre afin de couvrir pour RCI le départ de la Jacques Vabre. (NDLR. Café L’or)
Il s’est aussi lancé avec succès dans l’aviation en devenant un pilote aguerri qui a mainte fois dominé les dangers du métier.
Permettez-moi de paraphraser une publicité pour le téléphone qui disait en son temps ” le téléphone, le fil qui relie les Hommes “. Hé bien, mon frère était à mes yeux ” l’homme qui relie les hommes “. L’amitié et la solidarité étaient pour lui deux valeurs morales fondamentales. Je le vois encore le téléphone rivé dans la main, prendre le temps d’appeler famille et amis afin de s’enquérir de leurs nouvelles. La nuit n’existait pas, il était branché 24h sur 24. Son écoute rendait chacun unique…
Il était une sorte de “poteau mitan” familial. Pour son épouse Danielle, ses enfants et ses petits enfants d’abord, mais aussi pour tous ses proches. Il ne laissait personne dans la difficulté sans tenter de l’aider. Il assumait pleinement le fait d’être le seul des trois frères à demeurer en Martinique.
Jean Claude et moi étions très proches. Nous nous parlions quasi quotidiennement. Je suis en mesure d’affirmer que son sérieux ne le privait nullement de rire et même de fous rires…
Cher petit frère, permet moi de terminer cet hommage par une pointe d’humour qui, j’en suis sûr, ne t’aurait pas déplu : tu n’as pas complètement disparu de notre environnement puisque notre ressemblance physique avérée fait que presque chaque jour, on te reconnaît en moi…
Ce qui est certain, c’est que tu resteras toujours dans les cœurs de ceux qui t’ont côtoyé…
Jp Asselin de Beauville.



