Installé depuis dix ans en Martinique, le réseau Germe réunit des managers et les accompagne dans leur mission professionnelle en mettant en avant le facteur humain. Une méthode gagnant/gagnant puisque toute la chaîne managériale en bénéficie, aussi bien les salariés que les managers.
On pourrait croire à une retraite. Dans la campagne du Lamentin, un restaurant verdoyant aux meubles en bois. Le jour commence à décliner mais on entend encore les gazouillis des oiseaux. Un gong sur un coussin jaune aux broderies d’inspiration vietnamienne. Pourtant autour des tables, il n’est point question de méditation mais de réflexion. Intense. Chaque tablée s’affaire à résoudre un cas pratique de problème managérial. Autour de la résolution d’un cas pratique, ils s’épanchent sur la difficulté du management. Ce sont en effet des managers du réseau Germe (Groupe d’entraînement et de réflexion management d’entreprise) une dizaine qui s’est réunie. Ils se sont donné pour mission ce jour de résoudre une problématique d’un des managers avec les outils du « management lotus », thématique du jour. L’inspiration est issue de la philosophie asiatique. L’objectif de la journée est d’allier philosophie et compétences managériales.
Allier philosophie et management
Les membres du réseau Germe sont des dirigeants de TPE/PME, des cadres de direction stratégique qui siègent aux comités de direction des entreprises. « Ils viennent pour améliorer leur posture managériale dans la durée. Être de meilleurs managers pour eux et pour leurs équipes et leurs entreprises », explique Véronique Jean-Marie, animatrice chez Germe. « La particularité de nos adhérents est qu’ils sont conscients qu’ils n’ont pas tout appris et qu’ils ont encore du chemin à faire pour progresser et être meilleur. Ils sont dans une posture d’ouverture et d’acceptation de leurs faiblesses et leurs qualités. »

On retrouve des managers qui représentent presque tous les secteurs d’activité, toute taille d’entreprise et d’implantation : maintenance aéronautique, le BTP, l’environnement, le loisir, ameublement. Cette pluralité est un souhait de l’animatrice. « Il faut mieux s’entraîner avec de la diversité si l’on veut être performant dans son équipe. » Outre la performance, ce qui unit ces adhérents issus de milieux professionnels hétéroclites, c’est le management humain. « C’est un engagement réitéré en permanence que d’être performant. Ils viennent tous pour être des managers accomplis et épanouis. Chaque fois qu’il y a de l’humain, il y a des réalités qui se confrontent. »
200 managers attendus en décembre
Cette quête de performance, Mad’in Germe est prête à la chercher loin, jusqu’au Vietnam. C’est de là que vient Giang Ha, conférencière en philosophie appliquée. Le paperboard griffonné en est témoin. « Harmonie », « bouddhisme », « Nirvana », « taoïsme ». Autant de termes empruntés à la philosophie dans un contexte managérial. « Pour moi, la philosophie, c’est comment on vit, comment on réagit en tenant compte du lien humain », commente la conférencière.

Mad’in Germe existe en Martinique depuis 10 ans mais ce réseau national naît en 1992 dans l’Hexagone. Véronique Jean-Marie est d’ailleurs à l’origine de la création d’une succursale dans l’île en 2015. « Quand on est manager, on se sent parfois seul. Nous sommes parfois confrontés à des réalités qui nous paraissent insurmontables. Or, lorsqu’on les partage avec d’autres, on se rend compte que l’on traverse les mêmes problématiques. Germe, c’est entre pair, s’accompagner pour cheminer ensemble et créer des solutions. »
Les 4 et 5 décembre, les deux groupes Germe de Martinique, Mad’in Germe et Germe ma bulle organisent une rencontre qui attend 200 dirigeants et managers des Antilles et de l’Hexagone. L’événement sera nourri par des intervenants locaux pour créer une émulation autour d’une culture managériale martiniquaise. « Nous sommes ambitieux et convaincus que nous sommes, en Martinique, capables de créer quelque chose de différent qui peut impulser une énergie différente. »
Laurianne Nomel



