Ministre en colère, observateurs épuisés, texte « inacceptable »… L’espoir d’un accord sur la sortie des énergies fossiles s’éloigne, alors que la COP30 touche à sa fin à Belém.
Un chaos grandissant dans les négociations
À chaque COP, la scène se répète : des délégations épuisées, des nuits blanches, des ministres qui s’emportent. Le 21 novembre, date officielle de clôture, militants, observateurs et journalistes ont attendu jusqu’au cœur de la nuit devant les bureaux de la présidence. Les émissaires négociaient à huis clos depuis 17 heures. Sans succès.
Le texte qui met le feu aux poudres
Le brouillon dévoilé à 3 heures du matin a mis le feu aux poudres : aucune mention d’une feuille de route sur la sortie des énergies fossiles ou de la déforestation. La ministre colombienne Irene Velez a dénoncé un texte « déconnecté de la vérité scientifique », rappelant que les fossiles sont responsables de plus de 80 % des émissions mondiales.
Une coalition de 80 pays face aux pétroliers
Plus de 80 pays, du Sud comme du Nord, exigeaient l’intégration d’une feuille de route sur la sortie progressive des hydrocarbures. La Russie, l’Inde et l’Arabie saoudite ont bloqué toute avancée, plongeant les négociations dans l’impasse. L’Union européenne a affirmé qu’elle ne signerait pas un texte qui occulte totalement les fossiles.
Mobilisation massive de la société civile
Du côté des ONG, c’est la douche froide. Les peuples autochtones, qui avaient forcé l’entrée de la zone bleue dès l’ouverture de la COP, réclamaient la fin de l’extraction pétrogazière. Des dizaines de milliers de manifestants ont défilé à Belém, portant trois cercueils symbolisant l’enterrement du gaz, du pétrole et du charbon.
Une COP au bord du vide
Le temps presse : de nombreuses délégations logées sur des bateaux ont déjà quitté Belém. Plusieurs négociateurs, épuisés, avouent « n’avoir plus rien à montrer » après cinq COP. À l’approche de la plénière finale, prévue à 14 h (Paris), l’accord semble toujours hors de portée.
Jean-Paul BLOIS



