Aux États-Unis, la transformation accélérée de l’ICE en une force policière masquée, opaque et difficilement contrôlable suscite un écho particulier .Ce glissement sécuritaire, mené au nom des déportations massives voulues par Donald Trump, ravive ici un vieux réflexe de vigilance : celui d’un territoire où la mémoire des abus institutionnels reste vive et où la transparence demeure une exigence essentielle.
A Santa Ana, des habitants ont cru assister à des enlèvements : hommes masqués, véhicules sans plaques, absence d’identification. Les autorités locales, impuissantes, ont dû reconnaître qu’aucun mécanisme ne permettait de contrôler ces agents fédéraux.
Le démantèlement des organes internes de contrôle – droits civils, médiation, inspection – a permis à l’ICE d’agir sans contre-pouvoirs. Ici, cette dérive fait écho aux inquiétudes persistantes sur la fragilité des institutions de contrôle locales, souvent en sous-effectif ou dotées de moyens limités. L’exemple américain montre à quel point la transparence n’est jamais acquise : dès qu’elle recule, les populations les plus vulnérables – migrants, jeunes, familles précaires – deviennent les premières cibles.
Dans certaines villes américaines, ce sont les citoyens qui filment, alertent, s’interposent.. L’affaire de Downey, où la pression de riverains a forcé des agents à se retirer, rappelle ce qu’un territoire peut encore opposer : la vigilance collective.
Ce qui se joue aux États-Unis n’est pas un simple débat sécuritaire. C’est une question d’équilibre démocratique. C’est un rappel : la force brute ne remplace jamais la confiance. Et la confiance ne se construit qu’avec la transparence.
Jean-Paul BLOIS



