Réunis pendant plus de deux semaines à Belém, au Brésil, les représentants de près de 190 pays ont finalement adopté un accord climatique limité, après un sommet marqué par des tensions persistantes. Si les États se sont engagés à tripler les financements destinés à l’adaptation au changement climatique, ils n’ont pas réussi à s’entendre sur une trajectoire de sortie des énergies fossiles.
Un compromis à minima
Le texte adopté ne contient aucune mention du pétrole, du charbon ou du gaz, responsables de la majeure partie du réchauffement climatique. Cette absence constitue un recul notable par rapport aux précédents sommets. Plus de quatre-vingts pays, dont la France, le Royaume-Uni et la Colombie, avaient défendu l’idée d’une « feuille de route » pour organiser la transition énergétique, mais l’opposition de grands producteurs comme l’Arabie saoudite et la Russie a empêché tout consensus.
Pour contourner l’impasse, la présidence brésilienne a publié des textes parallèles sur la transition énergétique et la lutte contre la déforestation, non approuvés par l’ensemble des délégations, mais destinés à servir de base aux prochaines négociations.
Un effort financier accru
L’accord retenu prévoit de tripler les financements consacrés à l’adaptation, avec un objectif pouvant atteindre 120 milliards de dollars par an d’ici 2035. Toutefois, les experts soulignent que ces engagements restent insuffisants pour répondre à l’ampleur des besoins. Le plan de « transition juste » mentionné dans le texte ne comporte aucun financement dédié.
Des engagements climatiques insuffisants
Les contributions nationales demeurent très en deçà des objectifs nécessaires pour maintenir le réchauffement sous 1,5 °C. Une analyse de l’ONU indique qu’elles ne conduiraient qu’à une réduction de 12 % des émissions, loin des 60 % requis.
Des réactions contrastées
Certains observateurs saluent la capacité du multilatéralisme à produire un accord malgré l’absence des États-Unis. D’autres dénoncent une COP « déconnectée de la science », regrettant l’absence d’avancées sur les combustibles fossiles et la protection des forêts, et accusent certains grands pollueurs de freiner les progrès.
Jean-Paul BLOIS



