La préfecture de Martinique a accueilli ce 4 décembre quarante nouveaux citoyens français, 29 adultes et 11 mineurs – venus de dix-neuf pays et installés dans onze communes du territoire. Une cérémonie républicaine forte, marquée par les symboles de la Nation et par l’émotion palpable des personnes naturalisées. À l’issue de l’événement, nous avons interrogé le sous-préfet, secrétaire général adjoint de la préfecture, Monsieur Emmanuel FEVRE, qui revient sur le sens profond de cette entrée dans la citoyenneté et sur le parcours d’intégration de celles et ceux qui rejoignent la communauté nationale.
« Pour eux, c’est une forme de reconnaissance importante »

Qu’est-ce que représente une telle cérémonie pour la préfecture et, surtout, pour les nouveaux citoyens ?
Ce qui s’est passé aujourd’hui, c’est l’entrée formelle dans la citoyenneté française de nouveaux concitoyens, au travers de l’acquisition de la nationalité. Ce qu’il faut retenir, c’est que le plus important n’est pas ce qui compte pour la préfecture, l’essentiel, c’est ce que cette cérémonie représente pour ces personnes : une forme de reconnaissance, de place dans la communauté nationale.
On le voyait dans leurs sourires, dans les quelques mots prononcés, dans l’émotion partagée. L’acquisition de la nationalité française marque un moment fort dans leur parcours et c’est ce qu’il faut retenir.
Quels sont, selon vous, les principaux défis rencontrés par ces nouveaux citoyens dans leur parcours d’intégration ?
Le parcours d’acquisition de la nationalité est déjà en lui-même un parcours d’intégration. Ils ont dû démontrer leur capacité à maîtriser la langue française, l’histoire de France, ainsi que les valeurs de la République.
Une fois la nationalité obtenue, ils rejoignent pleinement la communauté nationale : ils ont les mêmes droits, mais aussi les mêmes devoirs que tous les citoyens français.
L’accompagnement dont ils bénéficient ensuite est celui auquel tout citoyen peut prétendre. Ils entrent dans le droit commun de la République.
Doivent-ils passer des examens ou subir des vérifications particulières dans le cadre de leur demande de naturalisation ?
Oui, il existe des vérifications opérées par les services de l’État, notamment sur la maîtrise de la langue, la connaissance des valeurs républicaines et le respect des conditions nécessaires à l’intégration. Le processus est encadré et exigeant, justement pour attester de leur capacité à rejoindre la communauté nationale.
Les 40 nouveaux citoyens viennent de 19 pays et de catégories socioprofessionnelles variées. En quoi cette diversité enrichit-elle la Martinique ?
La Martinique a toujours été un territoire de rencontres. Accueillir des personnes originaires d’Algérie, de Sainte-Lucie, de Roumanie, de Colombie ou encore de Chine, c’est accueillir des cultures, des langues, des compétences et des parcours différents. Cette diversité renforce la cohésion sociale, dynamise l’économie locale et nourrit la créativité collective. Elle est une richesse, pas un défi.
Quel accompagnement l’État met-il en place après la naturalisation ?
Ils bénéficient des accompagnements proposés à tous les concitoyens : orientation professionnelle, accès aux droits, dispositifs éducatifs ou sociaux. L’intégration est un processus partagé : l’État joue son rôle, mais les collectivités, les associations et la société civile sont également impliquées. L’objectif est qu’ils puissent trouver leur place et contribuer pleinement à la vie de la Martinique.
Quel message essentiel souhaitez-vous transmettre à celles et ceux qui deviennent aujourd’hui citoyens français ?
Le message principal, c’est qu’ils ont désormais des droits, mais aussi des devoirs, inscrits dans les valeurs de la République : liberté, égalité, fraternité.
Ils deviennent aussi, d’une certaine manière, des ambassadeurs. Les citoyens français représentent la France ; ils portent les valeurs républicaines. Désormais, ils incarnent ces valeurs au quotidien.
Philippe PIED





