Outre-mer : 40 % des jeunes touchés par des troubles mentaux, une expérimentation lancée en Martinique
Près de 40 % des jeunes vivant dans les territoires d’Outre-mer sont concernés par des troubles de santé mentale, contre 25 % en France hexagonale. C’est l’un des enseignements majeurs d’une étude récente présentée par l’Union nationale des Centres communaux d’action sociale (UNCCAS), qui alerte sur une situation « préoccupante » et un besoin urgent de renforcement des actions de prévention.
Face à ce constat, le lycée professionnel de Trinité, en Martinique, s’apprête à tester à partir de janvier 2026 une application numérique dédiée au bien-être des élèves : WAI. Développé dans le cadre du programme européen Erasmus+ KA220, ce projet réunit six pays partenaires, dont la Martinique, autour d’une même ambition : offrir aux jeunes des outils concrets pour mieux gérer leur stress et leur anxiété.
UNE IA CHARGÉE D’ÉVALUER L’ÉTAT ÉMOTIONNEL DES ÉLÈVES
L’application repose sur une intelligence artificielle capable d’identifier l’état émotionnel de l’utilisateur. Sur cette base, WAI propose des recommandations personnalisées : exercices de respiration, conseils pratiques ou activités ciblées pour apaiser l’anxiété. Les élèves du lycée de Trinité devraient utiliser l’application trois fois par semaine, précise Martin Constantino, coordinateur du projet et enseignant au Polytechnique de Porto.
Présentée comme un assistant conversationnel, l’application adapte ses réponses et ses propositions au niveau émotionnel détecté. Pour les équipes pédagogiques, il s’agit d’un outil complémentaire, facilement accessible sur mobile, permettant d’intervenir plus tôt dans la prise en charge du mal-être des jeunes.
UN OUTIL, MAIS PAS UN SUBSTITUT
Si l’usage d’une telle technologie ouvre de nouvelles perspectives en matière de prévention, les porteurs du projet insistent toutefois sur un point : l’IA ne saurait remplacer l’accompagnement humain. Dans des territoires où les services de santé mentale sont souvent sous-dotés, le risque serait de faire de ces outils une solution de substitution, plutôt qu’un appui.
La mise à l’épreuve de WAI devrait permettre d’en mesurer l’efficacité, mais aussi ses limites, dans un contexte où la santé mentale des jeunes apparaît plus que jamais comme un enjeu prioritaire.



