En Martinique, la présidentielle de 2027 ne sera pas comme ailleurs. Elle ne sera ni un duel de personnalités ni un affrontement idéologique classique. Elle sera d’abord jugée à l’aune d’une question : l’État a-t-il encore un projet crédible pour ce territoire ?
Dans ce contexte, l’hypothèse Sébastien Lecornu pett être envisagée comme un révélateur de la relation entre la Martinique et l’État central. Et subsidiairement comme moyen d’éviter la peste frontiste.
La défiance martiniquaise est justifiée : Vie chère structurelle, économie d’importation peu productive, normes inadaptées, lenteur des décisions publiques, sentiment d’être gouverné à distance nourrissent un décrochage profond vis-à-vis de la parole publique nationale. Chez nous, le vote devient un outil de sanction politique.
Sébastien Lecornu, remplit de nombreuses cases. Il incarne une figure d’État central solide, structuré et maîtrisé. Cette image peut rassurer, mais elle ne suffit plus. La Martinique demande désormais la capacité à décider localement, à adapter les règles, et à sortir d’un modèle normatif uniforme conçu pour l’Hexagone.
La question centrale devient celle de la différenciation réelle. Pouvoir normatif encadré, leviers économiques adaptés, zone franche, gouvernance territoriale clarifiée : ces enjeux sont désormais au cœur du débat public martiniquais.
Si Sébastien Lecornu aspirait à l’Élysée, la Martinique serait un test politique décisif. Elle attend un changement de méthode profond, fondé sur des responsabilités partagées, des contrôles assumés et une confiance réelle accordée au territoire.
En 2027, la Martinique demandera non seulement qui gouverne, mais comment, avec quels leviers et dans quel respect de sa singularité.
Gérard Dorwling-Carter.



