Un article de Jean-Michel Hauteville pour Le Figaro rend compte de l’exposition « Aux origines de la Caraïbe. Taïnos et Kalinagos », présentée à la Fondation Clément en Martinique à partir de décembre 2025. Conçue par le musée du quai Branly – Jacques-Chirac, cette exposition retrace plus de six mille ans d’histoire des peuples autochtones de l’archipel caribéen à travers plus de 300 objets archéologiques et ethnographiques, enrichis d’œuvres contemporaines et de portraits photographiques.
La problématique centrale de l’article est celle de la visibilité et de la reconnaissance de l’héritage amérindien dans une société martiniquaise profondément marquée par le récit colonial. L’exposition apparaît comme un outil de réappropriation historique et de déconstruction des mythes qui ont longtemps marginalisé les peuples autochtones.
Axes majeurs de l’analyse
L’article met en évidence l’exposition comme un acte de reconnaissance historique, soulignant la continuité des sociétés amérindiennes malgré la rupture coloniale. Il insiste sur l’ancrage local de l’exposition, qui lui confère une dimension mémorielle et émotionnelle forte pour le public martiniquais. Le texte développe également la question du métissage, montrant que l’héritage amérindien demeure présent dans les pratiques culturelles, le langage et la gastronomie.
Déconstruction du récit colonial
Un apport essentiel de l’article réside dans la remise en cause des catégories coloniales, notamment celle du « cannibale ». En retraçant l’origine de ces représentations, le texte montre comment elles ont servi à légitimer la conquête et la violence coloniale, et invite à une relecture critique de l’histoire caribéenne.
Intérêt et portée
L’article présente un intérêt culturel, historique et mémoriel majeur. Il montre que la redécouverte de l’art amérindien ne relève pas d’une démarche passéiste, mais participe à une réflexion contemporaine sur l’identité, la transmission et la décolonisation des savoirs.
À travers ce reportage, Jean-Michel Hauteville met en lumière une exposition qui contribue à rendre visible un héritage longtemps occulté. L’art amérindien y apparaît comme une composante vivante de l’histoire et de la culture martiniquaise, invitant à repenser les fondements de la mémoire collective caribéenne.
Gérard Dorwling-Carter.



