Près de vingt ans après les faits, l’affaire « Green Parrot » continue de préoccuper la justice. Mercredi 17 septembre, Alfred Marie-Jeanne, figure historique du Mouvement indépendantiste martiniquais (MIM) et ex-président de la Collectivité territoriale de Martinique (CTM), devait comparaître devant le tribunal correctionnel de Paris dans l’affaire dite “Green Parrot”.. Âgé de 88 ans, il ne s’est pas présenté à l’audience.
« Je suis inquiet pour lui, a déclaré son avocat, Me Ursulet. Je suis allé deux fois chez lui et manifestement, il n’habite plus là. On ne sait pas où il est. »
L’avocat a fait part de ses craintes concernant une éventuelle dégradation de l’état de santé de son client, évoquant même un possible abus de faiblesse.
Une expertise psychiatrique toujours en suspens
Le tribunal a constaté que l’expertise psychiatrique ordonnée en mai dernier n’avait pas été réalisée, le médecin missionné n’ayant pas été rémunéré. Reconnaissant qu’il est « perturbant » qu’un avocat n’ait plus de contact avec son client, Me Ursulet a sollicité le renvoi de l’affaire ainsi que la prorogation de l’expertise psychiatrique, « dans un souci de protection » de l’ancien président.
Une nouvelle audience a été fixée au 28 janvier 2026. Si l’expertise médicale peut être réalisée d’ici là, le tribunal pourrait examiner le fond du dossier en juillet 2026.
Une affaire vieille de près de vingt ans
Ouverte en 2010, la procédure « Green Parrot » vise Alfred Marie-Jeanne pour des faits présumés de prise illégale d’intérêts et de concussion. L’enquête concerne l’attribution d’un marché de reconstruction d’une école en Dominique, après le passage de l’ouragan Dean en 2007.
L’affaire « Green Parrot » a connu plusieurs rebondissements. Aux côtés d’Alfred Marie-Jeanne avaient initialement été poursuivis sa fille, Maguy Marie-Jeanne, ainsi que son compagnon, Mark Frampton, entrepreneur d’origine dominiquaise. Mais après plusieurs années de procédure, la justice les a relaxés, écartant toute responsabilité pénale de leur part. Le dossier s’est donc progressivement recentré sur la personne de l’ancien président de région.
La relaxe de Maguy Marie-Jeanne et de Mark Frampton a, de son côté, contribué à dissiper l’hypothèse d’un réseau familial ou clanique de gestion frauduleuse, laissant Alfred Marie-Jeanne seul face aux accusations.
Gdc
Post- scriptum:
Circule sur le net la copie d’un courrier qu’Alfred Marie-Jeanne aurait adressé à son conseil. Nous n’en n’avons pas vérifié la validité :
Voici le texte extrait du document :
“ Monsieur Alfred MARIE-JEANNE
Lotissement Pomponne N°1
97211 RIVIÈRE PILOTE
Monsieur Alex URSULET
Avocat à la Cour
Le Lamentin, le 17 septembre 2025
Objet : Révocation de vos fonctions
Cher Maître,
Je vous informe de ma décision de mettre un terme à toute relation entre nous dans le cadre du procès qui me concerne, et qui se tient à Paris devant la 11e Chambre correctionnelle.
Je vous remercie de votre contribution dans cette affaire, cependant depuis quelques temps, vous n’avez eu de cesse de tenir posture et propos desservant mes intérêts.
À ce stade, je ne peux plus vous accorder ma confiance, et je vous demande immédiatement de cesser toute intervention, toute communication et présence devant la juridiction dans le cadre de ce procès.
Cordialement,
Alfred MARIE-JEANNE
(Signature)
Courier envoyé par courriel et par lettre recommandée”
Un commentaire
The case seems to drag on with procedural delays, highlighting issues in the justice system. Its concerning that the former president might still face unresolved legal challenges after years.