Vingt homicides en huit mois : la Martinique s’enfonce dans une spirale meurtrière, que confirment des statistiques implacables. Avec 7,3 homicides pour 100 000 habitants, et près de 39 tentatives, l’île se situe parmi les territoires les plus violents de France. La Guadeloupe suit la même pente. Loin des 1,2 homicides recensés dans l’Hexagone, les Antilles françaises se rapprochent désormais des taux caribéens.
La visite du ministre Bruno Retailleau, annoncée comme une réponse ferme, devra dépasser le rituel de la compassion et des promesses. Ce que la population attend, ce sont des résultats tangibles : davantage de contrôles portuaires, des moyens pérennes pour les forces de sécurité, mais aussi une action résolue sur les causes sociales – chômage des jeunes, inégalités criantes, désespérance.
À défaut, l’opération de communication ne fera qu’accroître la défiance. Les Antilles ne peuvent plus se contenter d’effets d’annonce : il en va non seulement de la sécurité publique, mais aussi de la confiance civique et du vivre-ensemble.
Gérard Dorwling-Carter