Cayman Compass.
Par Raymond Hainey –
Un dirigeant d’entreprise a déclaré lors d’une conférence aux îles Caïmans, visant à préparer l’archipel pour les dix prochaines années, que celles-ci devraient s’inspirer de la puissance asiatique Singapour et créer des fonds spéciaux pour stimuler leur économie.
Rudy D’Cunha a souligné que les îles Caïmans ne possédaient aucun fonds souverain — des fonds d’investissement gérés par le gouvernement investissant dans des actifs tels que des actions et des biens immobiliers — alors que Singapour en avait deux.
Ces fonds servent à accroître la richesse nationale, financer les dépenses publiques, stabiliser les marchés des matières premières volatils et injecter des capitaux dans l’industrie et l’économie.
D’Cunha, directeur général d’Apex Funds Services (Cayman) et responsable mondial de l’assurance pour Apex Group, a affirmé que le pays devait « investir dans la prochaine génération pour former des créateurs d’emplois plutôt que des chercheurs d’emplois ».
Il s’exprimait vendredi dernier lors du Forum économique organisé par la Chambre de commerce, conçu pour aider les îles Caïmans à se préparer à la prochaine décennie.
Six axes clés pour assurer l’avenir des îles Caïmans
D’Cunha a présenté six domaines clés pour « protéger l’avenir du pays » et « construire l’âge d’or des îles Caïmans ».
Il a expliqué que Singapour avait adopté une approche « orientée business » de la gouvernance, où le Premier ministre agit comme un PDG et où les citoyens sont considérés comme des actionnaires.
Il a ajouté que Singapour, surnommée la Cité du Lion, avait de faibles niveaux de corruption, une attention particulière portée au secteur des services, ainsi que des politiques stratégiques en matière d’éducation et de bien-être, de stabilité sociale et d’environnement. Cela avait fait de cette ville-État un « modèle de succès économique et social ».
Des idées pour renforcer l’économie des îles Caïmans
Parmi les autres suggestions, D’Cunha a proposé de dynamiser la bourse des îles Caïmans afin de créer des opportunités d’investissement pour les résidents, d’attirer des investissements directs étrangers et de favoriser une « économie circulaire » investissant localement.
Il a également insisté sur l’importance d’investir dans l’éducation des jeunes pour former « les leaders et entrepreneurs de demain ». Cela garantirait l’avenir économique du pays et stimulerait la création d’entreprises.
D’Cunha a également évoqué des initiatives pour sécuriser l’approvisionnement alimentaire des îles Caïmans et renforcer leur autosuffisance. Il a proposé la création d’emplois dans des méthodes de production alimentaire modernes, des investissements dans des fermes à l’étranger, et des technologies de production avancées.
Selon lui, cela réduirait la dépendance des îles Caïmans aux importations, protégerait les semences indigènes et diversifierait les sources alimentaires pour limiter les risques liés à l’approvisionnement.
Il a également souligné que le développement de l’agriculture locale, notamment avec des méthodes biologiques, améliorerait la santé grâce à une alimentation exempte de produits chimiques et d’OGM.
Protection des ressources marines et nouvelles opportunités touristiques
D’Cunha a insisté sur l’importance de développer et de protéger les ressources marines des îles Caïmans. Il a suggéré l’introduction d’obligations « bleues » — instruments financiers permettant de lever des fonds pour des investissements —, la préservation des forêts de mangroves et la promotion du recyclage des déchets en engrais grâce au soutien des grandes entreprises.
Il a affirmé que ces mesures protégeraient l’environnement marin et préviendraient l’érosion des côtes.
En matière de tourisme, il a proposé d’utiliser la technologie pour mieux comprendre les profils, les habitudes de consommation et les préférences des visiteurs.
D’Cunha a également recommandé de développer les îles Caïmans en tant que destination pour les traitements de longévité, les centres de bien-être de luxe et la promotion de la culture caribéenne.
Enfin, il a suggéré des investissements dans des ferries et des hôtels à « architecture unique », ainsi que dans des zones touristiques en dehors des lieux traditionnels. Ces changements permettraient de mieux cibler les marchés, de réduire la pression sur les zones touristiques limitées et de créer des opportunités d’emploi et des temps de trajet plus courts pour les résidents vivant à proximité de ces nouveaux développements.
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