À la fin du siècle, l’Union européenne pourrait ne plus compter que 419 millions d’habitants, soit 7 % de moins qu’aujourd’hui. Certains scénarios prévoient même une baisse beaucoup plus forte.
Au 1er janvier 2025, l’Union européenne comptait 450,4 millions d’habitants. La population des 27 États membres qui la compose a augmenté de 5,1 % entre 2000 et 2025. Pourtant cette tendance serait sur le point de s’inverser, d’après Eurostat.
Dans ses projections, l’office européen de statistiques indique que la population de l’Union européenne pourrait culminer à 453 millions d’habitants en 2030, avant d’entamer un déclin. D’après son “scénario de base” (voir la méthodologie ci-dessous), on ne recenserait plus que 419 millions d’habitants au sein des Vingt-Sept à la fin du siècle.
Dans son scénario de base, Eurostat suppose que les taux de fécondité, l’espérance de vie à la naissance et les niveaux nets de migration restent équivalents aux niveaux actuels. Surtout, l’hypothèse ne prévoit pas de nouvelles adhésions d’États à l’Union européenne ou de départ d’actuels membres.
Une baisse de la population, mais pas partout
Cette baisse d’environ 7 % de la population européenne ne se répercute pas uniformément sur l’ensemble du territoire. Certains États verraient même leur population augmenter, comme le Luxembourg (+ 45 %), Malte (+ 37 %) ou l’Irlande (+ 12 %). En valeur absolue, c’est en Suède que l’on retrouverait la plus forte augmentation. Les Suédois seraient 2,5 millions de plus qu’aujourd’hui, soit une hausse de 24 %.
À l’inverse, les États baltes se videraient de leurs habitants. En 2100, la Lituanie et la Lettonie enregistreraient respectivement des baisses de 38 % et 37 % de leur population. Tandis que l’Italie (-15 %) et la Pologne (-23 %) perdraient chacune près de 9 millions d’habitants.
Pour l’ensemble de l’UE, la baisse de la population s’accompagne également d’une hausse importante de la moyenne d’âge. La proportion de personnes âgées de plus de 65 ans bondirait à 32 %, contre seulement 21,6 % actuellement. Une situation qui conduirait à une série de défis économiques majeurs, comme la hausse des dépenses de protection sociale ou des pénuries de main-d’œuvre.
Enfin, au sein d’un même pays, on observe parfois d’importantes disparités régionales, à l’image de la France où la population nationale stagnerait d’ici 2100 (-1 %). C’est du côté de Mayotte (+ 144 %) et de la Guyane (+ 103 %) que les hausses seraient les plus spectaculaires. Dans l’Hexagone, la Gironde, la Haute-Garonne, l’Hérault ou encore le Rhône enregistreraient des augmentations d’au moins 25 %, tirées par l’attractivité des grandes villes de chaque département.
Les politiques anti-immigration pourraient accélérer le déclin
Ces calculs réalisés par Eurostat tiennent compte des paramètres actuels en termes de démographie, mais également d’immigration. Or plusieurs pays européens ont durci leurs politiques migratoires ces dernières années. Outre son scénario de base, l’institut de statistiques a donc également effectué d’autres hypothèses dont celle d’une immigration nulle.
Le concept retenu par Eurostat dans cette hypothèse correspond à un solde migratoire nul. Autrement dit, le nombre de personnes entrées sur le territoire est égal au nombre de personnes qui en sont sorties. Dans cette hypothèse, les autres paramètres restent équivalents aux niveaux actuels. Selon ce scénario zéro immigration nette, le déclin démographique de l’Union européenne s’accélérerait.
En 2100, les Vingt-Sept ne compteraient plus que 295 millions d’habitants et aucun pays ne serait épargné par cette baisse. C’est en Italie et en Espagne que le constat est le plus saisissant. Les deux pays verraient tout simplement leur population divisée par deux, accusant respectivement des baisses de 30 et 24 millions d’habitants. Autre diminution spectaculaire en Allemagne avec 31 millions d’habitants en moins, soit 37 % de la population. Avec une perte de 13 %, la France enregistre quant à elle la baisse la plus modérée.
Source : Toute l’Europe.eu