Le Journaj de Saint-Barth
À l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination des violences faites aux femmes, une conférence consacrée à la soumission et à la vulnérabilité chimique se tient au Théâtre du Paradis, à Gustavia. Ce phénomène, longtemps sous-estimé, touche de nombreuses femmes, y compris à Saint-Barthélemy, où les professionnels constatent une hausse des victimes présentant des pertes de mémoire, une désorientation et un fort sentiment d’insécurité.
Sibel Aydin, directrice de la Maison des femmes de Saint-Martin, souligne que le territoire festif de Saint-Barth n’est pas épargné. Elle insiste sur la nécessité de croire les victimes, de les accompagner et de distinguer clairement la soumission chimique — ingestion de substances à l’insu de la victime — de la vulnérabilité chimique, qui survient après une consommation volontaire d’alcool ou de drogues.
La conférence accueille également Sandrine Josso, députée et chargée de mission gouvernementale sur la lutte contre la soumission chimique. Elle mène ce combat depuis deux ans, en tant qu’élue… et en tant que victime. La députée a porté plainte contre le sénateur Joël Guerriau, qu’elle accuse de l’avoir droguée à son insu le 14 novembre 2023. Le procès est prévu les 26 et 27 janvier prochains. Dans un communiqué, elle affirme vouloir transformer « un traumatisme personnel en action publique » et rappelle que la soumission chimique n’est « ni un fait divers, ni une fatalité ».
Les travaux menés avec la sénatrice Véronique Guillotin ont abouti à un rapport national comprenant cinquante propositions, dont quinze jugées prioritaires. Leur présence vise à renforcer la sensibilisation et à améliorer la prise en charge des victimes, un enjeu devenu central dans la lutte contre les violences faites aux femmes.



