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    Congrès des élus, instabilité, désenchantement, fin de cycle : le diagnostic sans détour de Justin Daniel

    octobre 7, 2025Aucun commentaire
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    Justin Daniel, politologue.

    “Il faut repenser le modèle martiniquais au-delà du pouvoir normatif”

    À quelques jours du congrès des élus, Justin Daniel politologie livre son analyse du contexte compliqué dans lequel va se dérouler l’événement. Instabilité majeure au gouvernement français, défiance de la population locale envers les élus, crise socio économique. Malgré cela, le politologue explique voir la Martinique se mettre d’accord afin d’obtenir un cadre élargi de compétences et de pouvoirs.

    Que peut-on attendre du congrès des élus ?

    Il faut faire la part de ce que les élus en attendent et de ce que les citoyens en attendent. Il y a très clairement une dichotomie entre ce que perçoivent les élus comme une nécessité considérant qu’ils sont bridés dans leur marge de manœuvre et la lecture que font les citoyens de la situation. D’un côté, il y a une revendication en faveur de l’exercice d’un pouvoir plus autonome et de l’autre, il y a surtout des attentes concernant les dysfonctionnements des services publics. Cela va du transport à la distribution de l’eau en passant par la santé. Tout ne relève pas de la compétence exclusive des élus mais cela a des effets directs sur le ressenti de la population.

    Avec l’instabilité politique française, la tenue de ce congrès n’intervient-elle pas au pire moment ?

    La réunion du congrès s’inscrit dans un contexte politique très particulier à la fois dans l’Hexagone à la Martinique. Dans l’Hexagone, c’est l’incertitude la plus absolue. La seule certitude que nous ayons, c’est que la France est entrée dans une phase d’instabilité politique. Il est difficile d’avoir un agenda précis. Personne ne maîtrise aujourd’hui l’agenda gouvernemental pas même le président de la République. En Martinique, la situation est tout aussi délicate puisqu’on ressent ce désenchantement à l’égard du personnel politique et plus largement de la vie politique. Nous sommes dans une crise liée à l’instabilité politique en France et en Martinique à une crise chronique qui ne concerne pas uniquement la dimension politico-institutionnelle sur laquelle on se focalise depuis longtemps mais c’est une crise à la fois économique, sociale, politique et culturelle. Dans ce contexte, il est difficile de dire ce qui sortira de ce congrès.

    Comment savoir si les résolutions qui sortiront du congrès se concrétiseront ?

    On assiste depuis quelques années à une banalisation du congrès. C’est une procédure prévue par les textes en vigueur mais en quelques années le congrès s’est réuni à plusieurs reprises et il n’en est rien sorti de palpable pour le moment. Les dernières séances du congrès se sont tenues en 2023. Il était prévu la mise en place d’un « congrès du peuple » pour reprendre l’expression du président du conseil exécutif qui était conscient du fossé dont je parlais entre les attentes de la population et les visées du personnel politique sur le plan institutionnel. Il ne s’est rien passé. On a été rattrapé par les élections européennes et surtout par la dissolution de l’Assemblée nationale. À l’occasion de ce congrès, il avait été également proposé d’envisager une révision de la Constitution pour y introduire l’article 73-1. Là aussi, cela est resté dans les nimbes. Le gouvernement n’a pas donné suite aux résolutions du congrès.

    Mais dans ces réformes statutaires, les Outremers avancent en ordre dispersé…

    S’ajoutent à cela d’autres difficultés qui ne sont pas négligeables. On a vu cette difficulté des élus à mobiliser autour du congrès parce qu’il y a un décalage au niveau de la population. D’un point de vue procédural, les choses sont difficiles – pas insurmontables. Les Outremers ont tous des revendications en la matière mais elles sont présentées en ordre dispersé. De ce point de vue l’appel de Fort-de-France, dont on peut saluer la pertinence, puisqu’il est question de revoir les rapports entre l’État et les Outremers – pour moi, c’est une nécessité absolue – est un paravent qui cache des attentes qui ne convergent pas nécessairement. Entre Mayotte dont la revendication première est « la République, rien que la République  et toute la République » et la Guyane et la Martinique qui demandent beaucoup plus d’autonomie en passant par la Guadeloupe qui demande une collectivité unique et la Réunion qui demande l’abolition de l’amendement Virapoullé, on voit bien que les revendications ne convergent pas. Or le président de la République avait d’emblée dissocié le sort de ces quatre Outremers et Mayotte de celui de la Nouvelle-Calédonie et de la Corse. D’un point de vue procédural, cela rend les choses extrêmement complexes. Faudra-t-il envisager une réforme de la Constitution pour chaque Outremer ? Cela ne me paraît pas viable. Faudra-t-il que les Outremers produisent un projet cohérent qui pourra être décliné en solution concrète à partir d’une approche les concernant tous ? Par ailleurs, nous sommes dans la période des 6 mois qui précèdent les élections municipales. Les agendas vont se télescoper ce qui ne va pas rendre facile l’inscription à l’agenda d’une réforme concernant l’ensemble des Outremers, hypothèse optimiste soit la Martinique, ce qui constituera une véritable gageure.

    Les éventuelles résolutions prises au congrès seront-elles entendues par l’État ?

    Dans le meilleur des cas, cela permettrait de prendre date. Malgré l’instabilité à laquelle est confrontée la France, il y a une continuité de l’État. Avec l’avènement d’un nouveau gouvernement, les élections présidentielles de 2027, dire que dans ce contexte, les Outremers vont être considérées comme une priorité, je ne suis pas certain. C’est un constat que nous avons établi de longue date : les Outremers en particulier la Martinique et la Guadeloupe ce sont des préoccupations, ce ne sont pas des priorités. Il y a un combat qui doit être mené de manière permanente pour que les problèmes qui les concernent soient inscrits à l’agenda. Ce combat-là n’est pas gagné.

    Comment faire pour avoir plus de poids ?

    Il faut entrer en discussion en étant armé de véritable projet de façon à ne pas laisser la main au pouvoir central. Ce que je dis va très loin. Si on veut véritablement que les choses évoluent à la Martinique, il faut aborder nos enjeux de manière globale. Il me semble qu’on ne peut pas les réduire à leur simple dimension politico-institutionnelle en revendiquant un pouvoir normatif autonome. D’ailleurs, il faudrait savoir quel contenu on donne à ce pouvoir normatif autonome.

    Le modèle dans lequel la Martinique est engagée est-il à bout de souffle ?

    Aujourd’hui nous sommes engagés dans une fin de cycle. Le développement associé à la gouvernance que nous connaissons est en fin de vie. Il a été initié dans les années 1940 avec la départementalisation qui a connu une brutale accélération dans les années 1960 à la faveur de la loi de programme de Michel Debré puis de celle de Bernard Pons en 1986 et celles qui ont suivi. Tous ces dispositifs de politique publique obéissent à une même logique qui est celle de l’incitation fiscale notamment. Tout cela repose sur l’injection de capitaux publics et de transferts financiers et sociaux dans les économies. Ce modèle a fonctionné sous l’empire de l’État providence qui lui aujourd’hui est en crise avec la dette et le déficit budgétaire chronique. La capacité contributive de l’État a considérablement diminué. L’État ne peut plus faire fonctionner ce modèle. Par conséquent, il faut repenser un autre modèle qui mobilise davantage le potentiel local plutôt que d’attendre des financements venant de l’UE lesquels vont de toute façon diminuer ou de l’État qui n’en peut plus. Il faut avoir le courage de l’expliquer aux Martiniquais.

    Faut-il aller au-delà du pouvoir normatif autonome ?

    Ce modèle repose sur de nombreux travers : l’addiction aux importations. C’est l’un des effets pervers de ce modèle. Si l’on veut parler d’autonomie, ce n’est pas simplement l’exercice d’un pouvoir normatif. Je reconnais que sur ce plan, un travail a été fait à l’assemblée de Martinique maintenant, il faut le décliner en action concrète. C’est aussi l’autonomie alimentaire. Il faut arrêter, j’ai noté avec satisfaction que le conseil économique social environnemental national le dit dans son avis sur le projet de loi de lutte contre la vie chère, il faut arrêter d’inonder le marché local de produits de piètre qualité ayant des effets néfastes d’un point de vue sanitaire. Cela demande beaucoup de sacrifices mais pas uniquement de la part des élus, mais de la part des Martiniquais. C’est la raison pour laquelle, il faut déployer une capacité de persuasion pour expliquer ce qui nous attend. La réunion du congrès est la voie normale pour discuter des sujets institutionnels voire au-delà. On parle même d’un congrès de rupture, il faut donner un vrai contenu de ce congrès de rupture et avoir le courage d’expliquer aux citoyens ce que cela veut dire et implique pour eux.

    Y aura-t-il un consensus des élus lors de ce congrès ?

    Les précédentes séances du congrès ne se sont pas très bien passées parce qu’une partie des conseillers qui avaient boycotté le congrès. Aujourd’hui, il semble y avoir un relatif consensus. Maintenant que va-t-il en sortir ? Personne ne peut le dire. C’est vrai qu’il est important que les élus arrivent à donner une véritable légitimité à un projet. Surtout, ce qui importe, c’est que les projets qui sortent du congrès soient soutenus par la population. Et c’est là un autre combat plus difficile pour les élus compte tenu de la méfiance dont ils sont l’objet aujourd’hui.

    L’adhésion de la population est-elle la clef de la réussite ?

    La solution à nos différents problèmes passe par une démarche de coconstruction avec la population de façon à obtenir son soutien, ce qui légitimera le projet. Ensuite, en discuter avec l’État, toujours dans une démarche de coconstruction. Il est illusoire de croire compte tenu des pouvoirs et compétences exercés actuellement qu’ils pourront mettre en œuvre un projet qui ne s’inscrirait pas dans le cadre franco européen. Ce projet doit être co-construit à différente échelle : la population, l’État et de l’Union Européenne.

    Propos recueillis par Laurianne Nomel

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