La COP30 de Belém s’est conclue sur un accord jugé décevant et sans ambition. Après treize jours de négociations prolongées, les États n’ont pas réussi à s’entendre sur une feuille de route de sortie des énergies fossiles, pourtant responsables de plus de 80 % des émissions mondiales. Le texte final n’en fait même aucune mention. Un simple « accélérateur mondial » volontaire est lancé pour permettre aux pays prêts à agir de poursuivre l’esprit de l’accord de Dubaï (2023), mais sans obligation ni calendrier.
Plus de 80 pays soutenaient la proposition brésilienne d’établir une trajectoire mondiale pour dépasser les combustibles fossiles, mais l’opposition ferme de plusieurs pays producteurs, dont l’Arabie saoudite et la Russie, a bloqué tout consensus. La ministre française Monique Barbut a parlé d’« occasion manquée ».
Selon plusieurs ONG, le manque de financements offerts par les pays riches est le principal frein au progrès : sans ressources dédiées à la transition énergétique et à l’adaptation des pays vulnérables, une sortie mondiale des fossiles reste impossible. La seule avancée obtenue par les pays du Sud est l’appel à tripler d’ici 2035 les financements pour l’adaptation climatique — une échéance repoussée de cinq ans.
Malgré la faiblesse de l’accord, la COP30 a été marquée par une participation autochtone historique et par la reconnaissance de 14 nouveaux territoires autochtones au Brésil. Pour de nombreuses organisations, cette COP restera toutefois comme une nouvelle occasion manquée face à l’urgence climatique.



