Contexte général
Le Contrat de redressement Outre-mer (COROM) est un outil de redressement budgétaire instauré par l’État pour accompagner les communes ultramarines en grande difficulté financière. Il s’appuie sur un double principe, un accompagnement financier (subventions, assistance technique), des engagements structurels contraignants (réduction de la masse salariale, cessions d’actifs, maîtrise stricte des investissements).
En Martinique, plusieurs communes sont concernées, avec des trajectoires et des marges de manœuvre très différentes.
Saint-Pierre : un second COROM ambitieux
La ville de Saint-Pierre présente la situation financière la plus critique de l’île : trésorerie négative, dettes sociales, délai de paiement à 120 jours.
Le COROM 2025-2027, signé le 25 juillet 2025, prévoit :
- 1,2 M€ d’aides de l’État sur trois ans ;
- Réduction de la masse salariale (non-remplacement de 2 départs à la retraite sur 3) ;
- Cessions d’actifs et optimisation des régies. L’objectif est le retour à l’équilibre budgétaire d’ici 2029, tout en maintenant les investissements structurants (restauration de la cathédrale, modernisation des équipements publics).
Prêcheur : contrainte indirecte et tension sociale
La commune n’a pas signé de COROM formel en 2025, mais fonctionne sous contrainte budgétaire indirecte via le contrôle financier de la préfecture et de la DGFIP.
La grève municipale de juin-juillet 2025 (cinq semaines de blocage) s’est soldée par un accord social prévoyant le passage à temps plein des agents concernés. Cet engagement aura un impact direct sur le budget 2025-2026, qui devra être rééquilibré dans le cadre des plafonds fixés par la tutelle.
Autres communes.
Sainte-Marie : COROM 2023-2026 axé sur la maîtrise de la masse salariale et la réduction de l’endettement ; le retour à l’équilibre est prévu en 2027.
Macouba : COROM 2022-2025, prévoit la rationalisation des services municipaux et la limitation stricte des investissements ; le retour à l’équilibre est prévu en 2026.
Perspectives
Le cas de Saint-Pierre est le plus emblématique, avec un second COROM qui pourrait devenir un modèle ou un signal d’alerte.
Au Prêcheur, l’intégration de l’accord social dans un budget contraint illustre la difficulté de concilier discipline financière et paix sociale.
Les autres communes (Sainte-Marie, Macouba) suivront des trajectoires similaires, avec des ajustements propres à leur structure économique et sociale.