Le conflit qui a opposé Johnny Hajjar à la direction du Parti Progressiste Martiniquais (PPM) conduite par Didier Laguerre a été le signe évident des difficultés que connaît le parti et des difficultés actuelles. Les désaccords ont porté sur la ligne politique du parti, son fonctionnement interne et la gestion des législatives anticipées de 2024. Après plusieurs mois de tensions, de mises à l’écart et de divergences publiques et internes, Johnny Hajjar a démissionné du PPM en mars 2025. Il est intéressant de revenir sur cet évènement que plus tard les historiens qualifieront de moment charnière du PPM.
Contexte général du conflit
Johnny Hajjar a occupé des fonctions de premier plan au sein du PPM, notamment secrétaire général de 2016 à 2023 puis vice-président. Élu député de la 3ᵉ circonscription en 2022, il perd son siège en 2024 lors des législatives anticipées, à un moment où la direction du PPM se recomposait autour de Didier Laguerre.
Naissance progressive du conflit
Lors des législatives de 2024, des militants dénoncent une « guerre interne » ou un « complot » autour de la candidature de Johnny Hajjar. Ces tensions révèlent des rivalités politiques et personnelles persistantes au sein du PPM. Par la suite, il prend ses distances et se retrouve marginalisé dans les instances du parti.
Critiques adressées à la direction
Dans sa lettre de démission, Johnny Hajjar met en cause la gouvernance du parti : affaiblissement de la démocratie interne, manque d’espaces de débat, éloignement de l’héritage césairien, climat de défiance et choix stratégiques contestés. Pour lui, la direction ne parvient pas à rassembler les différentes sensibilités progressistes.
Une rupture politique et idéologique formalisée
Johnny Hajjar a évoqué une divergence devenue « irréconciliable » avec la ligne politique de la nouvelle direction. Il a estimé que le PPM s’éloigne de ses principes fondateurs et que la gouvernance alimente tensions et divisions plutôt que de fédérer autour d’un projet collectif.
Éloignement des valeurs fondatrices
À l’élection de Didier Laguerre en 2023, Johnny Hajjar espérait – a-t- il dit – un retour aux valeurs humanistes et progressistes issues de l’héritage césairien. Il a affirmé toutefois avoir constaté l’inverse : une ligne peu lisible et une cohésion interne affaiblie.
Climat interne dégradé
Il décrivit alors un parti traversé par les tensions, les divisions et l’absence de volonté de rassemblement. Affirmant que ses tentatives de dialogue pour restaurer un esprit d’unité sont restées sans effet.
Divergence idéologique irréconciliable
Estimant que les trajectoires politiques ne convergent plus, Johnny Hajjar a pu qualifier sa démission de décision « difficile mais nécessaire » après des mois de réflexion et de tentatives de conciliation.
Positionnement personnel après la démission
Johnny Hajjar est resté respectueux envers les militants et sympathisants du PPM comme il l’avait annoncé. Il se positionne désormais comme un acteur politique martiniquais engagé, mais en dehors du cadre organique du parti.
Cependant, des membres du parti qui s’étaient opposés à Johny HAJJAR ont énoncé des faits et circonstances qui relèvent plus du conflit de personnes qui tendraient à expliquer la rupture. Nous ne pensons pas utile d’évoquer des éléments factuels qui relèvent plus de l’ego qu’autre chose…
Conséquences internes pour le PPM
Le départ d’un ancien secrétaire général a accentué les fractures idéologiques au sein du PPM. La défaite de 2024 avait déjà fragilisé le parti et plusieurs analyses évoquent un climat « délétère ». Cette instabilité complique la recomposition des instances dirigeantes.
Fragilisation du PPM et recomposition du centre-gauche
La perte d’une voix structurante fragilise le PPM dans un paysage politique martiniquais concurrentiel. D’autres formations pourraient en tirer avantage. Les municipales serviront de test pour savoir si le parti d’Aimé Césaire serait en perte de vitesse commme d’aucuns l’espèrent ardemment. Les urnes nous le diront.
Gérard Dorwling-Carter



