La rédaction d’Antilla a reçu d’un lecteur assidu une synthèse détaillée des critiques émises par Daniel Marie-Sainte, vice-président de l’Assemblée de Martinique et membre du GSPM, à l’encontre de la gestion de la Collectivité Territoriale de Martinique (CTM) sous la présidence de Serge Letchimy.Ces observations reprennent les points évoqués lors de l’interview accordée par l’élu à l’émission La Parole au Peuple, diffusée le 27 juillet 2025. Daniel Marie-Sainte, tout comme Serge Letchimy, président du Conseil exécutif, disposent bien entendu de la faculté de corriger, préciser ou commenter les propos rapportés.
Un bilan sévère à mi-mandat
Le document adressé à la rédaction fait état de critiques couvrant plusieurs volets : gouvernance institutionnelle, gestion budgétaire, réformes fiscales et choix politiques.
Recul démocratique et dysfonctionnements institutionnels
La synthèse relève, entre autres :
- L’interdiction d’accès au public aux séances plénières depuis plus de deux ans, officiellement pour travaux.
- Un non-respect de la séparation des pouvoirs, le président du Conseil exécutif intervenant directement dans les débats de l’Assemblée.
- Une absence fréquente des conseillers exécutifs aux commissions et séances plénières.
- Un ordre du jour fréquemment modifié à la dernière minute, empêchant un examen approfondi des dossiers.
- Des retards récurrents et des difficultés à atteindre le quorum.
Gestion budgétaire sous tension
La note évoque un déficit de fonctionnement de 26 millions d’euros en 2024 – une première depuis la création de la CTM – et un taux d’exécution des investissements limité à 53 %.
Les critiques portent aussi sur des engagements financiers jugés « irréalistes » :
- 3,8 Mds € en autorisations de programme,
- 1,7 Md € en autorisations d’engagement,
- Soit 5,3 Mds € au total.
Pour équilibrer les comptes, des hausses de taxes sont pointées : +77 % sur les cartes grises, +10,22 % sur le tabac et +10 % sur les droits de mutation à partir de 2026.
Réforme controversée de l’octroi de mer
La baisse à zéro du taux général sur 54 familles de produits est présentée comme un geste contre la vie chère, mais accompagnée d’augmentations sur 34 autres familles. L’augmentation nette des recettes (28 M€) bénéficierait à 22 M€ aux communes, mais la répartition désavantagerait 17 communes sur 34, selon le document.
Coupes dans les subventions sociales et culturelles
Parmi les réductions mentionnées :
- MMPH : -52 %
- Associations d’aide à domicile : -55 %
- Action Sida Martinique : -33 %
- Association Amazone (cancer du sein) : -52 %
- Conservatoire botanique : -38 %
La subvention au Tour des Yoles aurait été réduite de 66 %, passant de 300.000 € à 100.000 €.
Projets retardés ou en suspens
Plusieurs chantiers sont cités :
- Pôle universitaire de santé : retards prolongés, factures impayées, reprise lente.
- Lycée Schœlcher : cuisine inutilisable depuis 2022, repas transportés depuis l’extérieur.
- Palais de justice : délabrement constaté, projets annexes abandonnés.
Climat politique tendu
Le lecteur souligne, à travers les propos de Daniel Marie-Sainte, une atmosphère marquée par :
- Des accusations de communication trompeuse.
- Des relations tendues avec l’opposition (langage jugé irrespectueux, temps de parole limité, amendements rejetés).
- Un traitement de certains dossiers sensibles en conseil exécutif plutôt qu’en plénière.
Une critique ouverte au débat
Cette synthèse reflète le point de vue de l’opposition, à mi-mandat de l’actuelle administration. Elle met en lumière des tensions politiques fortes et soulève des questions sur la gouvernance démocratique et la gestion financière de la CTM.
La rédaction rappelle que Daniel Marie-Sainte, comme Serge Letchimy et le Conseil exécutif, peuvent apporter toute précision, correction ou réponse aux points évoqués.



