DÉCLARATION :
du gouvernement de la Communauté des Caraïbes
Nous, chefs de gouvernement de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) ;
Réaffirmant que le changement climatique représente une menace fondamentale pour l’humanité et l’habitabilité de la planète ;
Gravement préoccupés par le fait que les petits États insulaires et les États côtiers en développement de faible altitude (PEID) des Caraïbes, malgré leur contribution négligeable aux émissions mondiales de gaz à effet de serre, sont touchés de manière disproportionnée par ses impacts ;
Soulignant encore le rôle essentiel que jouent nos États membres en tant que gardiens d’écosystèmes marins et terrestres riches, uniques et biologiquement diversifiés, y compris nos forêts et nos océans, qui sont essentiels à l’action climatique mondiale et au maintien de la réalisation des Objectifs de développement durable à l’horizon 2030 ;
Rappelant à cet égard l’Agenda d’Antigua-et-Barbuda 2024 pour les petits États insulaires en développement (ABAS), la Déclaration des dirigeants de l’AOSIS 2024 sur l’élévation du niveau de la mer et le statut d’État et la Déclaration des dirigeants de l’AOSIS 2025 sur la situation particulière des PEID, et notant la Déclaration de Lima 2025 adoptée lors de la XXIVe réunion du Forum des ministres de l’environnement d’Amérique latine et des Caraïbes, qui reconfirment la reconnaissance mondiale de la situation particulière des PEID ;
Soulignant que limiter le réchauffement climatique à moins de 1,5 °C est un impératif scientifique et juridique pour assurer un avenir durable et vivable aux PEID ;
Rappelant en outre les conclusions du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat selon lesquelles limiter le réchauffement à 1,5 °C nécessite que les émissions mondiales de gaz à effet de serre atteignent leur pic avant 2025 et soient réduites de 43 % d’ici 2030, et que les émissions de méthane soient réduites d’un tiers d’ici 2030, et reconnaissant le rôle essentiel de la science et des connaissances autochtones et traditionnelles dans l’élaboration de réponses efficaces, culturellement appropriées et justes ;
Saluant les avis consultatifs historiques du Tribunal international du droit de la mer (TIDM), de la Cour interaméricaine des droits de l’homme (CIDH) et de la Cour internationale de Justice (CIJ), qui clarifient les obligations des États en matière de changement climatique, confirmant que 1,5 °C est le principal objectif de température juridiquement contraignant ;
Profondément déçu que les contributions déterminées au niveau national (CDN) qui ont été annoncées ne correspondent pas aux trajectoires de 1,5 °C ;
Nous déclarons par la présente :
- Un engagement renouvelé envers Paris
- Les Caraïbes sont confrontées à des impacts climatiques de plus en plus importants à chaque augmentation du réchauffement : ouragans plus forts, accélération de l’élévation du niveau de la mer, réchauffement croissant des océans, perte de biodiversité et autres catastrophes liées au climat qui compromettent les vies, les moyens de subsistance et les économies.
- Nos peuples sont résilients et inventifs, et nous nous engageons à renforcer l’atténuation et l’adaptation dans tous les secteurs, guidés par la science et les connaissances autochtones, et avec un soutien international adéquat, prévisible et supplémentaire.
- Nous nous engageons également à répondre avec fermeté aux pertes et dommages liés aux impacts climatiques, tout en soulignant que la coopération et le soutien internationaux restent fondamentaux pour protéger les plus vulnérables, en particulier les PEID.
- Nous célébrons le dixième anniversaire de l’Accord de Paris comme un appel à une action renouvelée, et nous attendons avec impatience la COP30 à Belém comme un moment décisif pour l’ambition : relever les objectifs de 2035, accélérer l’objectif mondial d’adaptation et fournir un financement, des technologies et un renforcement des capacités accrus pour l’atténuation, l’adaptation et les pertes et dommages.
- Nous exprimons notre gratitude au Brésil pour avoir amené nos îles en Amazonie et offrons notre soutien pour garantir que la COP de Belém soit un moment d’unité et de détermination, un moment où le monde passe des promesses à la réalisation, de l’ambition à la mise en œuvre.
- Une réponse mondiale renouvelée pour la décennie critique
- Nous rappelons les résultats du premier bilan mondial dans le cadre de l’Accord de Paris (COP28, 2023), qui ont confirmé que le monde n’est pas sur la bonne voie pour atteindre l’objectif de 1,5 °C et que la fenêtre d’action se réduit rapidement.
- Nous félicitons toutes les Parties qui ont soumis leurs CDN en s’appuyant sur les orientations du Bilan, sur la science et sur les connaissances autochtones pertinentes.
- Nous exhortons les Parties, en particulier celles qui ont la plus grande responsabilité historique en matière d’émissions de gaz à effet de serre, à réaligner leurs objectifs de 2035 sur 1,5 °C et à intensifier immédiatement leurs actions dans le cadre de leurs CDN actuelles, car le moment de la mise en œuvre est venu.
- La CARICOM reste déterminée à mettre en œuvre ses objectifs pour 2030 et appelle à un financement accru, à une technologie appropriée et à un renforcement des capacités pour aider à les atteindre, ouvrant la voie à notre ambition pour 2035.
- Nous prenons note des efforts déployés par l’Organisation maritime internationale et l’Organisation de l’aviation civile internationale en vue d’élaborer des cadres de réduction des émissions compatibles avec l’objectif de 1,5 °C et nous encourageons de nouveaux progrès et des réductions plus profondes dans ces secteurs critiques tout en garantissant le soutien nécessaire aux PEID pour qu’ils s’engagent de manière significative et équitable dans ces cadres.
- Nous insistons pour qu’au cours de cette décennie décisive, nous agissions avec urgence, solidarité et ambition, guidés par la science, l’équité et le principe des responsabilités communes mais différenciées et des capacités respectives, les circonstances particulières des PEID, les droits de l’homme, la justice intergénérationnelle, l’intégrité environnementale et la transparence.
- We affirm that the polluter-pays principle is a cornerstone of a just global climate response. We recall the adoption of the New Collective Quantified Goal on Climate Finance (NCQG) at COP29 and look forward to the “Baku to Belém Roadmap” which should help guide the achievement of a minimum scale of 1.3 trillion dollars annually.
- The NCQG must be met primarily through public, grant-based, and highly concessional finance, with multilateral development banks playing their part, and it must target SIDS as a matter of priority especially because our adaptation and loss and damage needs are the most urgent. We demand equity not debt.
- We express deep concern that the Caribbean region continues to lag in access to finance flows through the financial mechanism that serves the United Nations Framework Convention on Climate Change and the Paris Agreement. This inequity undermines our ability to build resilience, implement our NDCs, and protect our people. We therefore call for enforcement of minimum allocation floors for SIDS, simplified access procedures, direct budget support modalities, and SIDS-dedicated funding windows.
- We welcome progress on the Fund for Responding to Loss and Damage (FRLD), including the operationalization of the Barbados Implementation Modalities, which establish an initial allocation of USD 250 million with at least 50 percent dedicated to SIDS and least developed countries (LDCs). We take note with appreciation of the Board’s efforts to ensure timely disbursements, simplified access, a robust resource mobilization strategy and call for sustained priority for SIDS and LDCs in all future allocations.
- We further urge the Board, in its deliberations, to establish clear performance metrics for early disbursement, adopt guidance on addressing human mobility and displacement, and advance resource mobilisation pathways aligned with the NCQG.
- The year 2025 must mark a turning point when the Fund begins to deliver tangible, equitable support at the scale and speed required, demonstrating that multilateralism can work for the vulnerable.
- We recall that 2025 marks the deadline for the developed countries’ commitment to double adaptation finance. We are concerned for the growing gap between our needs estimated to be USD 14 billion annually compared to mobilized resources from multilateral funds which have reached only USD 800 million to date. We join the resounding call for a renewed commitment to close the adaptation finance gap and reaffirm the call for tripling annual climate finance outflows by 2030, channelled through multilateral climate funds, as a demonstration of progress toward fulfilling the NCQG.
- A Renewed Pledge to Protect the Most Vulnerable
- We welcome the opinion of the International Court of Justice which reinforces that the provision of adequate, predictable, and additional international support for climate action in developing countries is not a matter of charity or aspiration—it is a matter of justice and of legal obligation.
- We support the reform of the international financial architecture to integrate vulnerability through the Multidimensional Vulnerability Index, expand concessionality, and accelerate debt sustainability initiatives consistent with the Bridgetown Initiative and the Antigua and Barbuda Agenda for SIDS.
- CARICOM urges expansion of financial tools appropriate for SIDS, such as debt-for-climate swaps, state-contingent debt instruments, concessional finance with a small-state focus, micro insurance and risk-sharing mechanisms to avoid debt traps.
- We also welcome consideration of other initiatives that could unlock innovative sources of finance while also arresting the climate challenges such as solidarity levies, and redirecting fossil fuel subsidies toward low-emissions, climate-resilient economies.
- We welcome initiatives to leverage our natural assets to mobilize financial resources, including through payments for ecosystem services, blue and green bonds, and credible carbon markets underpinned by transparency, accountability, and environmental integrity. CARICOM requests support for developing a regional carbon market in this regard.
- We underscore the urgent need for enhanced engagement by developed countries in mobilizing substantial, predictable and long-term financial resources for the conservation of tropical forests and for ocean conservation.
- In this context, we welcome the expansion of jurisdictional approaches to forest financing, including carbon markets and the launch of the Tropical Forest Forever Facility (TFFF). Carbon markets and the TFFF are complementary party of a menu of options for forest financing.
- CARICOM is committed to enhancing our adaptation efforts through national adaptation plans, nature-based solutions, and measures upholding the highest standards of environmental stewardship.
- We call on developed countries to fulfill their obligations to assist SIDS in meeting the costs for adaptation.
- We also endeavour to mobilize innovative finance while safeguarding equity and integrity and to lead globally in advocacy, policy, and diplomacy to highlight the special circumstances of SIDS.
- CARICOM affirms that the concept of a just transition must extend beyond energy systems to encompass all who are most affected by climate change.
- While we fully commit to low-emission development pathways, we need support to ensure climate resilience given our vulnerability. Our people require support for livelihoods, upskilling, cultural preservation, compensation, and dignified relocation as a last resort.
- We are emboldened by the growing jurisprudence confirming binding obligations for mitigation, human rights, protection of the vulnerable, and reparations for climate harm. We accept the recent international advisory opinions as instructive and conclusive.
- We reinforce our demands for justice, compensation, and enforceable global action, with every nation contributing its fair share, leaving no vulnerable nation behind.
- Le changement climatique est une crise urgente de justice, de droit et de survie. La CARICOM s’engage à faire preuve de leadership, mais exige que le monde assume ses responsabilités.
- Nous considérons les résultats de la COP30 à Belém, au Brésil, comme un témoignage de la volonté du monde de tenir ses engagements envers les plus vulnérables.



