Près de sept millions de personnes ont manifesté samedi à travers les États-Unis contre ce qu’elles considèrent comme la dérive autoritaire du président Donald Trump. Un mouvement inédit baptisé « No Kings ! » (Pas de rois !), symbole d’une démocratie américaine plus fracturée que jamais.
Une mobilisation historique
Des milliers de manifestant·es se sont rassemblé·es à Minneapolis, mais aussi dans tout le pays, dans le cadre du mouvement national « No Kings ! ». Selon les organisateur·ices, près de sept millions de personnes ont participé à quelque 2 600 rassemblements à travers les États-Unis, une mobilisation d’une ampleur exceptionnelle, parmi les plus importantes des dernières décennies. Les cortèges ont convergé dans les grandes métropoles comme New York, Los Angeles, Chicago et San Francisco, dans une ambiance festive et déterminée.
Un rejet du pouvoir personnel
Les manifestant·es dénonçaient ce qu’ils perçoivent comme la dérive autoritaire du président Donald Trump, accusé de se comporter « en monarque ». Pancartes en main, ils affichaient des slogans comme « Pas de dictateurs, pas de rois ! », réaffirmant leur attachement à la démocratie et à la limitation du pouvoir exécutif. Certains étaient costumés en figures historiques de la Révolution américaine, détournant le symbole de la monarchie contre le président sortant.
La riposte numérique de Donald Trump
En réaction, Donald Trump a diffusé sur ses réseaux sociaux plusieurs vidéos générées par intelligence artificielle, le représentant sous les traits d’un roi ou d’un empereur triomphant. Dans l’une d’elles, devenue virale, on le voit aux commandes d’un avion de chasse larguant des excréments sur les manifestant·es. Cette mise en scène outrancière a suscité l’indignation de ses opposants et l’embarras d’une partie du Parti républicain, déjà fragilisé par les divisions internes.
Un pays au bord de la rupture civique
Malgré les tentatives de minimisation par la droite, la mobilisation « No Kings ! » apparaît comme un avertissement sans précédent. Elle traduit la défiance croissante d’une partie des Américains envers un président accusé d’éroder les institutions démocratiques et d’alimenter la polarisation politique. Pour beaucoup d’observateurs, cette démonstration de force marque le retour d’une contestation civique d’envergure, dans un pays où les fractures idéologiques n’ont jamais été aussi profondes depuis les années 1960.
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