Les parlementaires guadeloupéens ont interpellé jeudi le président de la République au sujet de la détention de Steeve Rouyar, un entrepreneur guadeloupéen incarcéré depuis le 6 juin dernier au Togo. Dans un communiqué transmis à Radio France, ils demandent une implication directe d’Emmanuel Macron et la mise en œuvre « de tous les moyens légaux » pour assurer son rapatriement d’urgence.
Un entrepreneur guadeloupéen détenu depuis juin
Âgé de 44 ans, Steeve Rouyar a été arrêté à Lomé, la capitale togolaise, alors qu’il participait, selon ses proches, à « une mobilisation citoyenne pacifique ».
Il est depuis placé en détention provisoire dans un centre pénitentiaire local.
Son père, Dominique Rouyar, avait lancé fin juillet un appel de détresse sur Guadeloupe La 1ère :
« Qu’ils rapatrient mon fils ! Je veux juste qu’il rentre vivant », déclarait-il.
Le père avait pu lui parler brièvement fin juin, le décrivant alors comme « en pleurs, essoufflé et affaibli ».
Les élus unis pour interpeller l’État
Les sept parlementaires guadeloupéens ont profité de leur rencontre à l’Élysée cette semaine — organisée autour des discussions sur l’évolution statutaire des Outre-mer — pour évoquer la situation de Steeve Rouyar avec Emmanuel Macron.
Par la voix du député Olivier Serva, ils ont demandé au chef de l’État « de s’impliquer personnellement dans le dossier », au titre de ses prérogatives en matière de politique étrangère.
Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, également présent à la réunion, s’est engagé à suivre le dossier de près.
Les élus réclament par ailleurs « l’application totale de la protection consulaire française » pour leur compatriote.
Une mobilisation politique et humaine
Les signataires du communiqué — les députés Christian Baptiste, Élie Califer, Olivier Serva et Max Mathiasin, ainsi que les sénateurs Victorin Lurel, Dominique Théophile et la sénatrice Solanges Nadille — affirment rester mobilisés jusqu’à la libération de Steeve Rouyar.
Selon eux, cette affaire met en lumière la nécessité pour la France d’assurer pleinement la protection de ses ressortissants à l’étranger, en particulier lorsqu’ils sont originaires des territoires ultramarins.
Aucune déclaration officielle n’a encore été publiée par le ministère des Affaires étrangères, mais selon plusieurs sources diplomatiques, l’ambassade de France à Lomé suit activement le dossier et reste en contact avec la famille du détenu.
Jean-Paul BLOIS