Les difficultés économiques et sociales de la France ont des causes multiples.
Mais il en est deux, plus importantes que les autres.
La première de ces causes est le statut de la fonction publique.
Ce statut date, dans sa premières version, de 1941, c’est-à-dire d’une période où la France vaincue obéissait aux ordres de l’Allemagne nazie.
Même après le profond toilettage d’après-guerre, il s’agit encore aujourd’hui, pour un Etat qui n’a de comptes à rendre qu’à lui-même, de contrôler le pays avec des Agents aux ordres, qui n’ont pas à se préoccuper du rapport entre ce qu’ils coûtent aux contribuables et l’utilité réelle de leurs fonctions.
Quand un pays de 29 millions de personnes en âge de travailler, sur 67 millions au total, pleinement inséré dans une compétition économique internationale féroce, doit affronter cette concurrence avec 20% de personnes de tous grades jamais sanctionnées malgré les multiples échecs de services, la défaite économique et sociale est certaine.
Cette défaite est à nos portes; elle provoque en ce moment-même la panique de ses auteurs.
La deuxième cause est d’ordre idéologique.
Une large fraction de Français est fortement préoccupée de ce que Karl Marx a appelé au dix-neuvième siècle la lutte des classes.
Il y a, aux yeux de cette fraction de Français une bourgeoisie égoïste, qui ne cesse de s’enrichir, et un prolétariat durement exploité.
Ce prolétariat aurait vocation à accéder au pouvoir politique, soit après une révolution, soit grâce au vote de lois permettant l’élimination progressive de la bourgeoisie.
Cette analyse reprend l’un des éternels défis de toute société, à savoir celui des inégalités et de la justice sociale.
Mais ne mélangeons pas tout.
Il existe évidemment des entreprises nationales ou multinationales qui procurent à leurs propriétaires et à leurs salariés un niveau de revenu élevé. Comme, de manière discrète, de trop nombreux membres de la noblesse d’Etat.
Mais il existe aussi des milliers de petites entreprises qui servent de variables d’ajustement de la vie économique, et dont les patrons sont les vrais prolétaires des temps modernes.
Les moyens de régler le problème d’un plus juste partage des fruits de l’activité économique, en même temps que d’une rentabilité profitable à tous, existent bel et bien.
Mais ils restent largement sous-utilisés: ils se nomment participation, intéressement, coopératives, mutualité.
Leur sous-utilisation tient en partie à l’attachement suranné de nombreux responsables politiques, syndicaux et patronaux, à des schémas du 19ème siècle.
Trop d’employeurs cultivent une conception monarchique de leurs fonctions, et trop de salariés voient encore systématiquement le patron comme un ennemi, avec lequel il ne faut pas trop se compromettre.
Il est facile d’évoquer les mentalités.
Mais l’intervention de la loi permettrait, pour une fois, de gagner beaucoup de temps et d’argent, tout en évitant de multiples conflits aux coûts exorbitants.
MANMAY AN NOU GADÉ DOUVAN