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    Home » En France, l’édition jeunesse a une fâcheuse tendance à effacer les héroïnes racisées
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    En France, l’édition jeunesse a une fâcheuse tendance à effacer les héroïnes racisées

    juillet 23, 2020Aucun commentaire
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    Couvertures de Un été à emporter, de signé Maurene Goo, Les Filles de la chance, de Charlotte Nicole Daviset La Guerre du pavot de Rebecca F. Kuang. | Montage

    Maëlle Le Corre

    Le lectorat attend impatiemment une évolution dans ce domaine.


    «Je ne sais pas ce qu’il se passe dans la tête des éditeurs mais j’ai bien l’impression qu’encore aujourd’hui, beaucoup pensent que ne pas avoir une personne blanche en couverture va faire baisser les ventes»,
    estime Delphine. Cette blogueuse littéraire ne cache pas son ras-le-bol devant la couverture de Un été à emporter, un livre signé Maurene Goo, sorti fin juin chez Milan. Malgré ses tons pastels qui laissent augurer un bon roman feel good à lire au soleil, elle a déclenché la colère des fans de littérature Young Adult, étonné·es de voir l’identité de l’héroïne du livre, présentée comme étant d’origine coréenne, complètement effacée.

    Après 24 épisodes pour lui plaire sorti en mai 2019, c’est le deuxième livre de l’autrice Maurene Goo publié en France et c’est aussi la deuxième fois que l’héroïne est montrée de dos ou le visage caché, de sorte qu’il est impossible de savoir qu’elle est asiatique, contrairement aux couvertures originales. Sur son blog Delphreads, Delphine a dénoncé un procédé loin d’être isolé dans l’édition française: l’effacement d’héroïnes asiatiques des couvertures des romans de littérature jeunesse et Young Adult.

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    «Contraintes» éditoriales

    Du côté de la maison d’édition, on se défend de vouloir «gommer la diversité»: «Ce ne sera jamais une volonté ni un parti pris d’ordre commercial,insiste Charlotte Mériaux, directrice littéraire du département Fictions chez Milan. Au contraire, les éléments de culture coréenne qu’apportent les romans de Maurene Goo sont déterminants dans notre désir de traduire l’autrice et de défendre son travail.» Elle détaille le processus de conception qui a conduit à choisir des photos de couverture en accord avec la charte graphique de la collection: «L’économie du livre ne nous permettant que rarement de faire des shootings photo dédiés, nous sommes partis en quête de photographies sur les banques d’images. Nous y recherchions des éléments visuels en rapport avec l’histoire, les K-dramas ou séries télé pour 24 épisodes pour lui plaire, un food-truck pour Un été à emporter, avec un personnage correspondant à la description du roman –une jeune femme d’origine coréenne, donc. Malheureusement, nous n’avons pas trouvé.»

    C’est donc par dépit que l’éditrice a opté pour des visuels montrant des personnages de dos… mais vraisemblablement caucasiens. Si ce choix a été validé par l’autrice, il met en lumière le manque de diversité dans les banques d’images qui restent bien souvent, à quelques exceptions près, des espaces où les corps qui sortent de la norme sont peu visibles et où l’universel est toujours une personne blanche.

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    Cet effacement constant dans l’édition française, Nadège Da Rocha l’a aussi relevé: «On a l’impression que le but, c’est de tout faire pour que le lecteur “lambda”, celui qui est blanc, hétéro, cis, valide…, ne se sente pas exclu sans même prendre en compte que cette exclusion existe depuis des années envers les minorités», analyse la créatrice du site Planète Diversité, qui est dédié à la diversité dans la littérature jeunesse et Young Adult. Ces derniers mois, elle a publié sur Twitter plusieurs exemples qui montrent que des héroïnes racisées sont complètement effacées: «Ce qui pouvait passer pour une maladresse il y a quelques années n’est plus possible aujourd’hui parce qu’il y a une vraie prise de conscience du côté des lecteurs avec l’impression que ça ne suit pas de l’autre côté», explique-t-elle.

    Même s’il n’est pas considéré comme un livre de littérature jeunesse, le cas de La Guerre du pavot (The Poppy War, en anglais), qui sort en juillet chez Actes Sud, est symptomatique de cette tendance à faire disparaître les héroïnes racisées. Ce premier roman de fantasy de l’autrice sino-américaine Rebecca F. Kuang raconte l’histoire de Rin, une jeune femme présentée dans la version originale comme une paysanne à la peau foncée. Sauf que sur la couverture française, Rin a indéniablement la peau claire.

    C’est loin d’être un détail, comme l’explique Élodie-Aude, une férue de littérature Young Adult qui tient le blog La Booktillaise: «La couverture dénature le livre qui parle d’une fille qui a la peau sombre dans une société où avoir la peau claire, c’est être privilégié.» Chez Actes Sud, on affirme que l’autrice a bien validé cette couverture. De son côté, Rebecca F. Kuang assure que cette caractéristique capitale propre à son personnage a été transmise à Actes Sud. Autre exemple éloquent, le cas des Chroniques lunaires de Marissa Meyer: la couverture du quatrième tome, Winter, montre une femme blanche, alors que l’héroïne éponyme est noire. Pris à parti sur Twitter, l’éditeur Pocket Jeunesse a reconnu sa faute, affirmant que la couverture a été réalisée avant l’obtention du texte et qu’une réédition en poche permettra de réparer cette erreur.

    «On nous a habitués, en tant qu’enfants non-blancs, à concevoir l’universel avec des personnages blancs», expliquait déjà Laura Nsafou, autrice de plusieurs livres pour enfants chez Cambourakis.

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    Un lectorat averti

    L’omniprésence de personnages blancs, hétérosexuels, valides, minces dans la littérature jeunesse et l’impossibilité de pouvoir s’identifier à d’autres modèles ont des conséquences sur les enfants et les adolescent·es qui intériorisent ces visions normées et les stéréotypes qui y sont liés. Lassée de cette invisibilisation chronique dans les romances comme dans la fantasy, Élodie-Aude se tourne de plus en plus vers les romans own voices auto-édités, écrits par des auteurs et autrices racisées pour les personnes racisées. «Avant, je voyais bien que je n’étais pas représentée dans les livres que ma mère m’achetait ou ceux que j’empruntais à la bibliothèque. Je ne m’en plaignais pas, même si ça me dérangeait. Sauf que là, je n’en peux plus.» Elle loue la capacité des maisons d’éditions américaines ou anglaises à mettre en avant les autrices racisées et leurs héroïnes: «Elles n’ont pas peur de mettre en couverture un personnage asiatique, un personnage noir, une femme portant le voile. La France est tellement en retard!»

    Élodie-Aude, tout comme Delphine, incarnent une génération de jeunes lectrices particulièrement attentives sur ces questions. «Le lectorat a changé, a compris certaines choses et refuse d’en accepter d’autres tandis que du côté des maisons d’édition, ça avance doucement, trop doucement, abonde Nadège Da Rocha. Et ça pousse de plus en plus de lecteurs à se tourner vers les livres anglophones. Personne ne devrait se sentir exclu et c’est pourtant ce qui arrive. Les maisons d’édition peinent à prendre conscience de leur responsabilité dans ce qu’elles publient et refusent même parfois de s’excuser pour les erreurs commises.» Delphine pointe aussi une hypocrisie qu’elle juge très française: «Quand on voit ce qui est publié en France, en jeunesse et en Young Adult, on se rend rapidement compte que la diversité et la représentation semblent plus acceptées dès lors que cela vient d’une personne blanche, comme si la parole d’une personne racisée ne pouvait pas compter.»

    Preuve de la grande vigilance des lectrices de ces types de littérature, des livres dont la sortie est lointaine sont déjà scrutés, comme par exemple Les Filles de la chance de Charlotte Nicole Davis (The Good Luck Girls, en anglais), attendu pour janvier 2021. Dans cette histoire située dans un univers proche de la série Westworld, les protagonistes sont noires et cela n’a rien d’un hasard. «Le western est un genre qui n’a jamais été particulièrement accueillant pour moi, en tant que femme de couleur et queer, explique l’autrice dans The Nerd Daily. Donc je voulais écrire un western sur des gens qui me ressemblent.»

    Si la couverture de l’édition américaine montre une femme à la peau noire et aux cheveux crépus, l’éditeur français, Albin Michel, semble avoir opté pour cinq silhouettes plus anonymes, qui ne donnent aucune information sur la couleur de leur peau.

    Maÿlis de Lajugie, responsable romans étrangers chez Albin Michel Jeunesse, explique qu’il s’agit là d’une couverture utilisée par les représentant·es en librairie et qu’une autre version est actuellement en préparation. «Je ne garde pas la couverture originale car j’essaie d’éviter les couvertures “photo” avec des personnages pour notre collection Wiz, explique-t-elle. La nouvelle couverture sera davantage dans la lignée de ce que nous avons fait pour Broken Things de Lauren Oliver ou Les Vrais champions dansent dans le blizzard de Kwame Alexander.» Nul doute que le lectorat français guettera avec attention cette nouvelle couverture en espérant une représentation à la hauteur de l’histoire et des intentions de l’autrice.

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