Bel Bonjou tout’moun’
La révolte d’un peuple, ou d’une partie significative de ce peuple, n’est jamais le fait du hasard.
Elle a toujours des causes, et les causes cachées sont souvent plus déterminantes que les causes affichées.
En Martinique, en cette année 2024, les causes de la révolte sont faciles à identifier, si on s’en tient à l’essentiel :
Les unes sont d’ordre matériel :
- chômage
- insuffisance autonomie économique
- revenus insuffisants pour au moins la moitié de la population
- prix trop élevés face à des salaires trop bas
- transports, logements, urbanisme en retard
Les autres causes sont d’ordre moral :
- rejet de toute autorité
- éclatement de la famille
- défaillances multiples des services publics de sécurité, d’enseignement et de santé
- ségrégations sociales basées sur les phénotypes
L’accord signé par la table ronde contient des avancées incontestables, dont il faut féliciter tous les auteurs.
Si les troubles continuaient sous le prétexte que des réductions de prix sur 6000 produits, au lieu de 150 actuellement, ne suffisent pas, cela signifierait, sans l’ombre d’un doute, que les organisateurs de la révolte sont animés par des intentions qui sortent totalement de la lutte pour le pouvoir d’achat.
Les crises sont souvent l’occasion de sursauts salutaires.
La CTM doit, dans l’immédiat, entamer ce que la loi prescrit depuis plus de quarante ans : l’élaboration, au bénéfice de tous, et avec tous, d’un schéma de développement global, c’est-à-dire, dit textuellement la loi, «un schéma de développement économique, social, culturel, environnemental et international ».
MANMAY, AN NOU GADÉ DOUVAN.
Maurice Laouchez