Selon l’OMS, un décès sur cent dans le monde est lié au suicide. Si la Martinique affiche des taux parmi les plus faibles de France, les autorités sanitaires appellent à ne pas baisser la garde, en particulier pour les jeunes adultes et les seniors.
Une réalité mondiale alarmante
Près de 727 000 personnes meurent chaque année par suicide, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Cela représente un décès sur cent dans le monde. Le suicide est désormais la troisième cause de mortalité chez les 15–29 ans, rappelant son poids dramatique sur les sociétés.
« La prévention du suicide est un enjeu de santé publique mondial, et chaque vie perdue est une tragédie qui peut être évitée », insiste l’OMS. La majorité des décès surviennent dans les pays à revenus faibles ou intermédiaires, où les ressources en santé mentale sont insuffisantes.
En Martinique, des taux parmi les plus bas de France
Contrairement à la tendance nationale, la Martinique affiche des chiffres plus favorables. Selon Santé publique France, 20 décès par suicide ont été enregistrés en 2021, soit un taux standardisé de 6 pour 100 000 habitants, en baisse de 18 % par rapport à 2020. À titre de comparaison, la moyenne hexagonale avoisine les 13 décès pour 100 000 habitants.
« La Martinique reste l’un des territoires français où le taux de suicide est le plus faible », précise le rapport régional. Mais les disparités demeurent fortes : les hommes, en particulier les 25–44 ans et les plus de 65 ans, sont les plus touchés.
Hospitalisations en baisse, mais profils à surveiller
Au-delà des décès, les tentatives constituent un indicateur majeur. En 2023, on a recensé 150 passages aux urgences et 140 hospitalisations pour gestes suicidaires, soit un taux de 42 pour 100 000 habitants. Ces chiffres marquent une diminution de 10 % par rapport à 2022.
Pour les spécialistes, cette évolution positive ne doit pas masquer la fragilité de certains publics. « Les jeunes adultes et les seniors restent les plus exposés. Il faut renforcer les dispositifs d’écoute et d’accompagnement », souligne un psychiatre martiniquais interrogé par France-Antilles.
Prévenir, accompagner, informer
Les acteurs de santé rappellent que le suicide est évitable si des mesures adaptées sont mises en place. Campagnes de sensibilisation, développement de la santé mentale communautaire, et accès facilité à l’accompagnement psychologique constituent les piliers de la prévention.
La Martinique, comme le reste du pays, est invitée à poursuivre ses efforts. Car derrière les statistiques se cachent des drames humains qui laissent des familles et des communautés durablement marquées.
⚠️ En cas de détresse : le numéro national de prévention du suicide 3114 est gratuit et disponible 24h/24 et 7j/7.